Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 09:25

 Cherchez un peu dans les tréfonds de ce blog, vous trouverez un premier texte dans lequel je disais que mes contemporains, ceux du "peuple des forums", me collaient les miquettes, grave! Eh bien ça ne s'arrange pas. Pire, l'anonymat relatif des fils de discussion n'est plus de mise : ça nausée-abonde dans la file du supermarché, à la grille de l'école, dans les bus des TEC. Monculdabord gagne du terrain. 

 

J'en vois déjà qui vont me coller une étiquette de Bisounours. Ah non, ça, je ne le suis pas. D'abord, je suis allergique au rose bonbon et aux paillettes. Et puis, contrairement aux idées reçues, ou aux préjugés de classe qui me collent aux basques parce que je cause plus ou moins correc', je vis la même vraie vie que les vrais gens, et j'ai des yeux et des oreilles. Je paie des factures, je fais mes courses, je serre la ceinture et je prends le bus, comme tout le monde. Pas à Bruxelles, à Liège. Mais il n'y a pas que dans la capitale qu'on peut avoir un sentiment d'insécurité. Ou qu'on peut constater une insécurité, des incivilités réelles. Ou ressentir le climat anxiogène, l'augmentation d'une agressivité générale, la radicalisation des opinions. Et quand on essaie de raison garder, un peu, quand même, on se prend les baffes de tous côtés.

 

Donc, je ne suis pas un Bisounours. Tant les comportements asociaux, antisociaux, que le fait de les imputer à une seule portion de la population me gonflent. Un gros con est un gros con, un abruti est un abruti. D'où qu'il vienne, pays ou milieu. Quel que soit son sexe, aussi. Et le temps ne fait rien à l'affaire. Je n'aime et ne supporte pas plus les commentaires racistes, sexistes, populistes au sens crade du terme que les insultes, les crachats et les agressions tant verbales que physiques. Je comprend que certains se sentent rassurés par un renforcement du dispositif policier, je me dis qu'on ne va pas pouvoir l'étendre indéfiniment. Que c'est, comme toujours, une vue à court terme. Nécessaire, sans doute, mais court-termiste.

 

Sur le long terme, il faudrait apprendre, réapprendre à vivre ensemble, réapprendre que l'espace public est à tout le monde, et qu'on y a droit au respect et à la sécurité, toutes et tous. Et que si chacun a droit au respect du simple fait de son appartenance au genre humain, alors chacun le doit aussi aux autres. Ce n'est pas un truc à sens unique. La réciprocité n'est pas qu'un mot, un artifice, et n'a rien d'une formule incantatoire. C'est même (attention, je vais écrire un gros mot) une obligation morale. Tout n'est pas permis, et les règles ne sont pas là pour vous emmerder. Elles sont là pour encadrer, et faciliter ce partage de l'espace. Elles sont assez fermes pour empêcher, en principe, les dérives, assez souples pour que chacun soit libre de ses actes et de ses paroles, tant que cela ne nuit pas aux autres. Dans le fond, c'est assez simple. Je suis une obsessionnelle de ce principe: ne nuire ni à soi, ni aux autres, ni à son environnement.

 

Comment faire? J'ai bien quelques idées, mais, comme je l'ai déjà écrit souvent, je ne décide pas toute seule dans mon coin. Disciple de Condorcet, je pense évidemment que c'est la culture, lato sensu, qui libère. Que le civisme, ça s'apprend. Mais l'école ne peut pas tout, et les enseignants et éducateurs ne sont pas là pour pallier à toutes les carences. Où positionner le curseur entre la prévention et la répression, dans des temps où ceux qui hurlent au laxisme me font parfois penser à une meute enragée, tandis que ceux qui pensent que tout est "la faute à la société" laissent parfois passer à leur corps défendant des merdeux pour de pauvres petits Caliméros? Où trouver le point d'équilibre? Je sais, je suis gavante avec mes questions, mais ce serait pire, je pense, d'asséner des certitudes de façon péremptoire.

 

En attendant, j'ai la trouille. La trouille de cette radicalisation de la société. La trouille des solutions simplistes, et forcément irréalistes. La trouille du court-termisme. La trouille des aveuglements en tous sens. La trouille de ceux qui refusent de regarder en face, et aussi de ceux qui voient des choses qui n'existent pas. J'ai envie de calme et de raison. Et d'émotion vraies.

 

En attendant les solutions à long terme, qui prendront forcément du temps, je pratique le seito-boei, une technique d'autodéfense (émotionnelle, verbale, physique) pour femmes. D'aucuns craignent que cela nous rende plus agressives. D'aucunes craignent que, cela se sachant, on nous agresse pour nous tester. Tout ce que je sais, c'est que cela me permet de poser mes limites, dans l'espoir qu'un jour, peut-être, on arrête de les transgresser. Qu'un jour, peut-être, chacun connaisse ses limites et reconnaisse celle des autres.

 

Virginie Godet (Doute, pense, est)

Partager cet article
Repost0
11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 15:23

L'émocratie, c'est le pouvoir des émotions. Plus exactement, l'émotion des masses qui dirige les réactions du politique. Peut-être n'est-ce pas nouveau, et je m'en aperçois seulement, mais on a l'impression que les dirigeants se réveillent pour faire des propositions fortes en apparence, dés que se produit un événement qui marque les esprits.

 

Or, les événements marquants de ces derniers temps, ces morts violentes et absurdes, ou plus loin dans le temps, ces sans-abris qui subissaient le froid de plein fouet, sont des symptômes du fonctionnement de notre société.  Des symptômes qui frappent à juste titre, mais réagir à eux seuls revient à mettre un emplâtre sur une jambe de bois. On ne résout pas des problèmes structurels avec des solutions conjoncturelles. De même que les politiques d'austérité, si elles semblent pour certains justifiées, si on peut les avaler en période de crise gravissime, sont des réponses conjoncturelles. Sans rire, ça me semble du court-termisme. Parce que, dans le fond, on ne remet pas en cause le système qui a permis la crise. On fait le gros dos, et on s'adapte. Et tant pis pour les millions de personnes qui resteront sur le carreau.

 

Donc, en ce moment, ce qui provoque l'émotion, à travers des faits divers en effet effrayants, c'est l'insécurité. Qu'elle soit réelle ou ressentie. C'est la violence des personnes. La violence de la société. Donc, les décideurs mettent l'accent sur ce qui va rassurer: une plus grande présence policière. Donc des emplois créés, ce qui fait d'une pierre deux coups. Mais où est le questionnement sur les origines de cette violence? Certes, la violence a toujours existé, mais bon, nous sommes censés, au 21ème siècle, avoir évolué un chouïa, non? On n'arrête pas de nous dire que nous vivons dans une société où les gens sont plus instruits et plus informés que jamais. Alors quoi? Qu'est-ce qui fait que nous n'arrivons pas à brider nos frustrations, ou à les transformer? A les verbaliser? Comment se fait-il que les autres n'acceptent pas que l'on pose ses limites? Beaucoup de questions, encore et, pour changer, non, je n'ai pas de réponse. Mon truc à moi, c'est poser des questions.

 

Ceci dit, se poser des questions, n'est-ce pas se mettre en retrait de l'émocratie? Pas forcément tout le temps, je ne suis pas un poisson froid. Plutôt une éponge à émotions, justement. Des émotions qui agressent et font mal, souvent. Qui vous submergent. Des tas de gens dans l'émotion pure, dans l'émotion elle aussi violente. Dans un état de frustration qui exige des réponses immédiates. Un sparadrap, et on repart, jusqu'au prochain épisode. Est-ce que se poser un moment, et tenter de comprendre, fait de vous un non-humain? Ou, en tout cas, pas un "vrai gens"?

 

Est-ce que cette capacité de raisonner "à froid", et ce malgré l'émotion véritablement ressentie, n'est pas, en fin de compte, une capacité dont nos dirigeants se doivent d'être dotés? Le recul et l'abstraction. La vision à long terme. Sans nier les urgences, sans faire abstraction, des chocs et des imprévus. Mais sans attendre, non plus, que l'impensable se produise pour chercher des solutions.

 

Virginie Godet (qui ne compte pas arrêter de se poser des questions)

Partager cet article
Repost0
28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 09:24

Au fond, c'est quoi, être de gauche? 

Voilà une question que je me pose. D'autant plus qu'au sein du "peuple de gauche", on a l'anathème facile, et chaque tendance soupçonne les autres de perversion idéologique. J'ai bien connu ça pendant ma période trotskiste: deux trot's, ça fait une tendance, trois trot's, on sent venir la scission. Parfois, on aurait envie de faire scission avec soi-même. Parce qu'un être humain, ça ne pense pas de façon binaire, et qu'on n'est pas à un paradoxe ou une contradiction près. Mais ça, les purs, les incorruptibles n'ont pas l'air de le comprendre.

 

Donc, s'il faut en croire les ceusses qui ont tout compris et affichent sereinement leurs certitudes, il parait que je fais partie de la gauche morale, qui est une gauche bourgeoise. Je ne vois pas pourquoi avoir avant tout une position éthique est un mal, en quoi se remettre en question est une horreur, en quoi le doute rendrait tiède.  Et la masturbation intellectuelle dans le fond, n'a jamais fait de mal à personne. Qui plus est, je ne trouve pas les différentes façon de se vivre "de gauche" antithétiques, mais complémentaires. La synthèse est difficile, certes.

 

Il y a les idéologues, les pragmatiques, ceux qui visent un absolu, ceux qui tentent d'arranger les bidons hic et nunc, sur base de ce qui existe. Dans tous les cas, cela part de la même volonté de réparer des injustices. Toutes les gauches seraient donc morales, en fait? En tout cas, toutes les gauches ont une base éthique commune. Les aspirations sont les mêmes, et c'est la méthode qui diffère.

 

Venant du trotskisme, de la gauche révolutionnaire, de l'espoir fou des lendemains qui chantent, comment en suis-je venue à cette fameuse gauche morale? Ai-je d'ailleurs laissé tomber cette espérance folle en un avenir meilleur pour tous et chacun? Rien n'est moins sur. J'ai juste choisi de mettre les mains dans le caca, plutôt que de compter sur une révolution que j'ai attendue, attendue, qui n'est jamais venue (zaïzaïzaïzaï). Je suis une impatiente, je veux voir des résultats tangibles vite, même tout petits. A mon âge, on ne me changera plus.

 

Le point central de ma réflexion, c'est avant tout l'équilibre à trouver entre le groupe et l'individu. Permettre, par des moyens collectifs, l'émancipation et la réalisation de chacune, de chacun, en tant que personne. Avoir un toit, manger à sa faim, être en bonne santé, pouvoir s'instruire. Les bases essentielles. Comment assurer ces bases? Comment faire en sorte que ce ne soit plus un combat? Que toutes, tous puissent vivre, et pas uniquement survivre? Comment, aussi, faire en sorte que l'action collective n'induise pas le contrôle social? Éviter à tout pris le danger du lit de Procuste? Être dans le groupe sans perdre son identité, être responsable sans être coupable? La responsabilité ne doit pas, selon moi, venir d'un quelconque sentiment de culpabilité. Le groupe rend possibles des droits, et il est de mon devoir d'assurer un retour. A chacun selon ses besoins, de chacun selon ses moyens...

 

Et la dimension écologique, dans tout ça? Suis-je écologiste de gauche, ou de gauche écologiste? Pffffff. Le pensum de la mort qui tue. Nous vivons sur une planète finie (dans le sens: qui a des limites spatiales, hein, pas qui est sur le point de s'éteindre). Toute décision doit alors prendre ce fait en compte. Je parlais dans un billet précédent de l'éthique de l'immanence. Ben on y est. On est tous sur le même bateau. L'humain fait partie de l'eco-système terre. A nous de nous comporter de telles sorte que, non seulement ça ne nuise pas, mais encore que cela profite, à soi, aux autres, au bateau. Sans mauvaise conscience. Sans vouloir se donner bonne conscience non plus. Juste parce que c'est sain, parce que ce devrait être normal. Cette éthique peut s'appliquer tant aux décisions collectives qu'aux choix des personnes. Sans obligation, sans pressions, juste une question de bon sens.

 

Alors, bon, je sais que je ne satisferai pas au moins deux catégories de personnes: celles qui trouvent que l'individu est un concept libéral, et celles qui pensent que le collectif, c'est un truc de cocos. Soit, si ça les arrange de penser comme ça, grand bien leur fasse. Et si ces gens trouvent que mon questionnement n'est pas un raisonnement, grand bien leur fasse aussi. Le fait est là, je me pose des questions, j'essaie d'apprendre, je n'aime pas penser en "tout blanc ou tout noir" et je n'ai pas de maître à penser. Des références, oui. Mais je ne prends jamais tout en bloc. Ceci dit, il faut bien reconnaître que, s'il fallait vraiment m'étiqueter, je ressemblerais à une sorte de rejeton vert des socialistes utopistes, mâtiné de Condorcet, qui considérait que c'est le savoir qui libère, et de John Stuart Mill (oh, horreur, un libéral!!!!), qui ne concevait pas la liberté sans responsabilité.

 

Je sais que j'apporte ici bien des questions, et aucune réponse. Ce n'est pas à moi toute seule de répondre. Réfléchir ensemble, et chercher directement auprès de gens (les fameux vrais gens dont, parait-il, je ne fais pas partie) quels sont leurs besoins, quelles sont leurs demandes, c'est aussi ça, être de de gauche. Construire ensemble, choisir ensemble si on démarre de ce qui existe, ou si on fout tout par terre pour tout recommencer. Et c'est loin d'être facile. Moi-même, ces derniers temps, je balance de l'un à l'autre. Mais ce n'est pas à moi, toute seule, de prendre la décision.

 

Virginie Godet (de gauche, donc, mais laquelle pour finir?)

 

Partager cet article
Repost0
21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 08:30

Tout le monde vous le dira, ce n'est pas toujours facile de s'installer dans un village. Que vous veniez du village voisin, ou pire, de la ville. D'une façon ou d'une autre, vous êtes toujours suspect de prendre les pays de haut, de ne pas être comme les gens du cru, d'avoir des moeurs bizarres. Enfin, vous me comprenez: vous n'êtes pas nés à l'ombre du clocher, il va falloir faire des efforts pour qu'on vous accepte.

 

Des gens qui ne vont pas rigoler pour s'intégrer dans la vie du village, ce sont les réfugiés qui vont s'installer à Fexhe-le-Haut-Clocher. Pas que les voisins ne sont pas sympas, j'en connais au moins un, c'est un type bien. Et c'est justement lui qui a partagé sur Facebook le courrier émanant du CPAS qu'il a reçu dans sa boîte aux lettres. Courrier dans lequel les autorités communales annonçaient aux riverains l'arrivée de réfugiés que FEDASIL leur filait dans les pattes, on est bien obligés, voilà. Mais ça ne vous coûtera pas un balle, le fédéral se charge de ça. 

 

Suit un long développement où on annonce à quelle adresse ces personnes seront hébergées (bon, déjà ça c'est limite), et où est expliqué tout le dispositif mis en place pour éviter les nuisances qui seront causées par ces encombrants voisins. Et, bien entendu, il est stipulé qu'au moindre pet de travers, on les enverra voir ailleurs s'ils y sont. Vous ne me croyez pas?  Voyez par vous-même: https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10150673066494322&set=a.10150122594614322.293929.673844321&type=1&theater .

 

C'est donc un courrier officiel, avec le sceau de la commune et tout ce qu'il faut pour bien authentifier l'acte. Un courrier officiellement discriminatoire. Je ne connais pas la couleur politique du bourgmestre et du président du CPAS, et pour tout dire, je m'en fous. Je vois juste qu'ils surfent sur la vague de replis, à quelques mois des élections communales. Je vois que pour être réélus, ils jouent sur le rejet de l'autre, forcément suspect. Et je me demande si ce courrier n'a pas pour but, in fine, de provoquer une levée de boucliers, et la signature de pétitions disant "On n'en veut pas", qu'ils pourront porter à FEDASIL, en s'excusant de ne pas pouvoir accueillir ces résidents qui les encombrent, mais, que voulez-vous, c'est pas nous, mais les riverains... Ce qui s'appelle prendre ses responsabilités.

 

 Je vois déjà les réflexions qui vont atterrir ici. Mon beau-frère m'a déjà fait le coup du: "Si on t'écoutait, il faudrait aussi les border tous les soirs". Ben tiens! Là n'est pas la question. La question, c'est que ce n'est déjà pas facile de quitter son pays. Quand on est réfugié, on est parti parce que sa vie est en danger, parce qu'on est inquiété pour ses opinions, son origine ethnique, son orientation sexuelle, parce que le pays est en guerre, j'en passe et des pires. On a quitté son pays pour être en sécurité. Et si on part avec sa famille, c'est pour mettre ses enfants à l'abri, et leur assurer un avenir meilleur.

 

Alors le mieux qu'on puisse faire, ce n'est pas de les border tous les soirs, mais au moins de ne pas les accueillir en les suspectant d'emblée. C'est de leur faciliter l'intégration dans la vie du pays, dans la vie du village, du quartier. Un bonjour, un sourire. Des explications sur comment ça fonctionne ici, ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, comment on vit. Donner les codes et les clefs pour comprendre notre mode de vie. Pas asséner tout à trac: tu t'adapte, et démerde-toi!

 

Tiens, au fait, aujourd'hui, c'est la journée mondiale de lutte contre le racisme...

 

Virginie Godet (8ème génération)

Partager cet article
Repost0
11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 15:19

Oooooh, putain, j'en ai ma claque. Marre de chez marre. Les nerfs en pelote, et tout ce qui va avec.

 

Vous n'en aviez pas eu depuis longtemps, de beuglante? La v'là!

 

J'en ai ras la frange, plein la panse et ras le cul des anathèmes et des demandes de justification. Je n'ai pas à me justifier, dans le fond, d'où je viens, de ce que je fais, de comment je vis et de combien je gagne, pour penser ce que je pense. Je n'ai pas à m'excuser, non plus, d'avoir fait des études. C'est comme ça, j'ai eu cette chance, c'est tout.

 

MERDE!

 

Alors comme ça, on n'a pas le droit d'avoir une conscience sociale quand on est soupçonnable (soupçonnable, je dis bien, parce que les gens qui vous jugent sont forcément ceux qui ne vous connaissent pas) de ne pas se salir les mains et de ne crever ni de faim ni de soif? A ce tarif-là, Engels n'aurait pas pu co-écrire le Manifeste, ni financer les travaux de Marx... Enfin, je ne prétends pas me situer à ce niveau-là...

 

Moi, je sais d'où je viens. Je sais aussi que c'est ça qui a forgé mes idées et mes opinions. Pas forcément parce que j'ai vécu des injustices. Sans doute parce que je les ai vues de près. Mais quelle que soit la façon dont mes opinions se sont formées, au bout du compte, en fin de compte, ça ne vous regarde pas. L'important, c'est que ces convictions sont miennes. Et que j'ai envie des les porter, et de les partager. Que je sois "une nantie", ou pas, vous n'avez pas à le savoir. Tant que je sais, moi, que je suis en cohérence avec ce que je pense.

 

Alors, moralisateurs à deux balles, de gauche ou de droite, sachez où vous pouvez vous carrer mon pedigree. Et mettez-vous dans le crâne que je ne suis pas du genre à fermer ma gueule parce que je dérange de tristes sires. Bien au contraire. Parce que ce qui compte, c'est ici, maintenant, et surtout ce qui vient.

 

On ne me verra pas fermer ma gueule devant la montée des extrêmes droites, et la contagion sournoise, et de plus en plus rapide, des esprits. Surtout pas. Et encore moins sous le prétexte que je n'aurais pas le bon curriculum, ou les bons "habitus de classe", comme dirait l'autre.  C'est n'importe quoi!

 

On ne me verra pas fermer ma gueule parce que je ne viens pas d'où il faudrait, ni parce que je mange ceci, ni parce que je porte cela. Ce n'est pas votre affaire. Occupez-vous de vos fesses! J'ai le droit de l'ouvrir, comme tout un chacun, parce que je suis citoyenne, ni plus, ni moins. Je peux donc dire quand je suis pour, quand je suis contre, et pourquoi. Tant pis s'il y en a à qui ça file des aigreurs d'estomac.

 

Je compte continuer à l'ouvrir, même si la façon dont j'exprime mes opinions vous donne des boutons (grattez pas, ça va couler). Que ce soit l'expression d'un raisonnement, ou celle d'une bouffée de rage. Je ne vois pas pourquoi je m'en priverais. Et que je sois trop précieuse, ou au contraire grossière, ce n'est pas votre problème. Sachez, pour tout dire, que j'arrive, sans problème à être les deux. Sans doute parce que, contrairement à vous, je ne suis pas binaire.

 

En un mot comme en cent, c'est pas aujourd'hui que vous me ferez taire.

 

Et mon pedrigree? DTC!

 

Virginie Godet ( très vulgaire, faut pas la faire chier)

Partager cet article
Repost0
7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 13:23

Hahaaaaa, surpris, non?

 

Non, je ne vous ponds pas un article spécial pour le 8 mars. Pas ici. Voyez plutôt le blog suivant :link .Des billets féministes, je peux en écrire toute l'année. 

 

Ce qui m'a chiffonnée ces derniers jours, et pas plus tard qu'hier, c'est le tollé général (enfin, général, relativisons) soulevé par l'abandon de la référence à dieu dans la loi scoute. Révolution chez les grenouilles de bénitier! Kéééééne affééééééére, donc, comme on dit chez moi.

 

De fils de discussion sur le net en émissions de libre antenne à la radio, c'était la porte ouverte à toutes les fenêtres. Je n'en revenais pas des réactions que j'entendais, à propos de mouvements de jeunesse qui, en principe, doivent apprendre aux jeunes à vivre ensemble dans le respect de l'autre et de ses différences. Enfin, peut-être que je me fais des idées, après tout j'étais au Patro, ce troupeau de prolos proches du mouvement ouvrier chrétien. Des cathos de gauche! De quoi faire frémir d'horreur les mamans catéchistes qui faisaient exploser les lignes téléphoniques, le serre-tête renversé à l'idée de voir leurs gosses fréquenter des jeunes "qui-ne-sont-pas-comme-nous-enfin-vous-m'avez-compris".

 

Je fais partie de ces gens bizarres qui pensent que la crainte d'un quelconque être transcendant n'est pas une condition nécessaire au fait de bien se comporter. Je pratique ce qu'on appelle l'éthique de l'immanence: on est tous dans le même bateau, alors autant se comporter de telle sorte que ça ne nuise ni à soi, ni aux autres, ni au bateau. Je dirais même: que ça fasse du bien à soi, aux autres, et au bateau. Pas besoin de référence à un quelconque dieu. Mais si certains éprouvent ce besoin, grand bien leur fasse!

 

Donc, j'en reviens aux scouts, je ne vois pas en quoi la référence est encore nécessaire, dans un monde largement sécularisé. Il n'y a pas que des enfants de croyants dans les mouvements de jeunesse. Et la Fédération des Scouts (ex-catholiques) est le plus fréquenté. Autant, donc, adapter la forme du message à son époque, tant que le fond met toujours en avant respect et vivre-ensemble. Mais la majorité des personnes qui intervenaient hier dans "C'est vous qui le dites" ne l'entendaient pas de cette oreille. Parce que la laïcité, c'est mal. Et que c'est ouvrir une voie royale à l'islamisation de la société belge (si, si, ils l'ont dit), et que ces gens-là, ma bonne dame, ils nous envahissent, parce que vous leur donnez la main, ils vous prennent le bras, et j'en passe et des meilleures. Ma radio a failli passer par la baie vitrée, mais elle n'est en rien responsable de ce qu'elle émet, la pauvre.

 

Messieurs, mesdames qui avez si peur, je me permets, en tant que grognasse agnostique et laïque, de remettre un peu les pendules à l'heure: la laïcité ne va pas privilégier l'islam par rapport au catholicisme, pour la bonne et simple raison que la laïcité considère que la foi, en quelque dieu que ce soit, est une affaire relevant de la sphère privée. Croyez en qui vous voulez, pratiquez comme vous voulez, cela ne nous regarde pas. Je vous crois assez malins pour comprendre que l'effacement d'une référence religieuse dans un mouvement rassemblant des jeunes venus d'horizons différents n'est pas une attaque contre une religion, mais l'établissement d'un cadre neutre pour que ces jeunes puissent s'épanouir ensemble, s'amuser et apprendre.

 

Un Pater n'a jamais fait tenir un woodcraft.

Partager cet article
Repost0
7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 14:12

Ou: "Y'a les bons et les mauvais sans-abris"...

 

Sur les fils de discussion de tous les médias belges, c'est le nouveau jeu à la mode. Symptomatique en diable de cette foutue droitisation des esprits. Le Belge (souvent de la tribu des Desouche), discipliné et ordonné, s'est mis en tête de pratiquer le tri sélectif à son niveau le plus extrême: décider de qui a le droit de mourir de froid. Pas en le disant comme ça, bien entendu: quelques siècles dans les collèges de Jésuites ont appris au peuple d'Ici-Plat à manier la rhétorique de l'hypocrisie à un niveau stratosphérique.

 

Donc, on discute sur le net de qui mérite secours et assistance. De qui a le droit à un hébergement. De qui est susceptible d'être accueilli ou pas. Sans papiers, point de salut. Un arbre généalogique attestant de votre héritage des vaillants Eburons est un plus. Et si vous pouvez prouver que vous avez travaillé toute votre vie, vous avez décroché le gros lot. Les autres? Ben, les autres "yzavaientkapasvenir", voilou... Surtout de pays chauds baignés de mer tiède et bordés de cocotiers. Comme l'Afghanistan, par exemple, qui est un endroit où se balader en tongs en février, comme chacun le sait.

 

Je ne sais pas vous, mais moi, quand je lis ça, je pense à Amaury de Montfort au pied de Montségur, ou à Charles IX lors de la Saint Barthélémy. On ne sait pas exactement lequel l'a dit. On n'est même pas certain qu'ils l'aient dit. Mais au fond, oui, tant qu'à faire: "Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens". Hein? Voilà qui faciliterait drôlement le tri...

 

Sauf que ce genre de solution, c'est tout sauf humain. Et que faire le tri, c'est tout sauf humain. Et que gérer l'incurie à coup d'opérations one shot, c'est rempli d'intentions honorables, mais ça ne réglera pas la problème. Il y a des gens à la rue, on s'en fout d'où ils viennent et s'ils méritent d'être aidés, ils en ont besoin, et pas que maintenant parce qu'il fait froid.

 

Sur ce, qu'est-ce que je pense de l'opération Hiver 2012 de la RTBF? Qu'elle était sans doute nécessaire. Qu'elle sera certainement utile. Surtout, qu'elle fonctionne une fois de plus sur la bonne volonté des individus, qui se substitue à la solidarité collective. Qu'elle est tout à la fois bien et malvenue. Bienvenue parce que l'urgence est là. Malvenue parce qu'elle sert de substitut à un État qui a comme devoir de prendre en charge les plus faibles, de les aider à remonter la pente, de les accompagner vers un retour à une vie digne. Mais ça, en ces temps où l'austérité est en passe d'être gravée dans le marbre européen, on en est loin, on s'en éloigne de plus en plus. Et compter sur les bonnes volontés individuelles, c'est aussi, hélas, prendre le risque de la charité conditionnée. "J'ai mes pauuuuvres, madame, ils sont triés sur le volet". On y revient.

 

Or, il n'est plus temps de trier, il n'est plus temps d'exclure. Aidons-les tous, dieu n'existe pas.

 

Virginie Godet.

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 11:00

Alors qu'on aurait pu croire que la déprime de l'un renforcerait l'autre. Mais non.

 

Au grand raout mondain des vrais décideurs qui décident, c'est clair, c'est pas la joie. Le système prend l'eau de toute part, comme on dit chez Costa Croisières, et les passagers s'en rendent compte. Il va falloir sortir, cette fois, un peu plus que la communication habituelle et les grandes déclarations d'intention: moraliser le capitalisme, changer de paradigme, se taire dans toutes les langues au sujet des bonus, rassurer les actionnaires tout en passant un peu de cirage au peuple. Finis les emplâtres sur les jambes de bois. On propose quoi à la place? Excellente question, merci de l'avoir posée. On ne connaît pas d'alternative. On a toujours fait comme ça. Vous prendrez bien une petite coupe d'austérité? Pas pour nous, bien entendu.

 

On aurait pu donc s'attendre à ce que, dans le camping des alters, ce soit l'effervescence, le retour de l'enthousiasme des grands jours. En fait, pas trop. Comme si le mouvement s'était essoufflé, fatigué d'avoir dénoncé à corps et à cris, fatigué de n'avoir pas été entendu. Or, pour devenir plus que l'incroyable réservoir d'analyses pertinentes et percutantes qu'il a été dés sa naissance, mais également une force de proposition, le mouvement altermondialiste, et sa façade le Forum Social Mondial, doivent reprendre du poil de la bête. Et, c'est malheureux, mais c'est ainsi que les choses fonctionnent désormais, reprendre la main sur le terrain médiatique.

 

C'est là que le bât blesse. La mode n'est plus aux altermondialistes. C'est fini, c'est dépassé. On ne porte plus le t-shirt du Che avec un bonnet péruvien, tous les tendanceurs vous le diront. Ce qui se porte, depuis l'hiver dernier, c'est l'Indigné. Bon, sauf qu'à y regarder de plus près, ce serait quand même bien la même chose. Un peu comme un caleçon long et un legging: la différence ne saute pas aux yeux pour un oeil non exercé. On va dire qu'il y en a un qui est plus jeune, et qui n'a pas vu venir la crise et l'a prise en pleine gueule, et ça l'a réveillé d'un coup. Et comme il était trop petit au temps des gloires passées des altermondialistes, il ne sait pas trop bien qui sont ces vieux cons à bonnets péruviens qui se prennent tout le temps la tête. Or, ces deux mouvements qui avancent en parallèle gagneraient beaucoup à se croiser avant l'infini. La révolte des uns et la réflexion des autres s'enrichissant mutuellement, histoire de ne pas recommencer tous les 10 ans à inventer l'eau tiède.

 

Alors, je vous le demande avec insistance, les gars et les gattes, il est temps de proposer autre chose: ça urge! Il est plus que jamais réaliste de demander l'impossible. Le système est à bout de souffle, les gens sont à bout de souffle. Il est temps, plus que temps de conspirer. Conspirer, c'est respirer ensemble.

 

Virginie Godet (Idéaliste de compétition)

Partager cet article
Repost0
18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 09:43

Dans les marchés ou dans l'eau de mer, c'est selon...

 

Je ne vais pas m'étendre sur le cas du Meryl Stubbing de la mer Tyrrhénienne, qui s'approche trop près des côtes pour aller visiter des amis, et refuse de remonter à bord quand ça coule. On en aurait fait un épisode de feuilleton que tout le monde aurait trouvé ça pas réaliste. Fini: "Les femmes et les enfants d'abord!", et plus question de couler avec son raffiot, l'honneur chevillé au corps et la tasse de thé à la main. L'orchestre ne joue plus "Plus près de toi mon Dieu", et les hommes passagers de première classe ne meurent plus héroïquement en cédant leur place sur les canots aux femmes du peuple... Quand je pense que certains ont comparé ce naufrage à celui du Titanic, on est loin du compte, et pas qu'en terme de ratio passagers/morts. Chacun pour sa gueule, dieu (ou toute autre transcendance de la proche banlieue) reconnaîtra les siens. (Bon, j'arrête de faire ma grand-mère à moustache sur le mode "c'était mieux avant"... Ou pas).

 

Donc, comme je l'écrivais en intro, même si comparaison n'est pas raison, la responsabilité est aussi soluble dans les marchés. Ou dans les agences de notation. Ou dans le FMI et la Banque Mondiale. Ou dans "C'est Bruxelles" (C'est l'Europe en belge dans le texte). Dans les milieux décisionnels, c'est toujours un autre le responsable. C'est toujours un autre l'irresponsable aussi. Et au passage, c'est toudis les ptits qu'on sprotche (ndlr: c'est toujours les petits qu'on écrase, locution proverbiale wallonne, le bon sens près de chez moi). Alors que, franchement, ils sont responsables de quoi, eux? Ah mais, j'oubliais: ils sont totalement irresponsables, et tout est de leur faute, qu'ils ferment leur clapet. On crève en silence en 3ème classe, merci!

 

Quelle idée aussi de vouloir des soins de santé (de moins en moins) accessibles, des bus qui roulent, des trains à l'heure et en suffisance, des routes en bon état, de l'enseignement gratuit, du logement social et des allocations de remplacement quand l'offre d'emploi est insuffisante. Des assistés! Et qui nous coûtent un fric bête!  Il faut être compétitif, bon sang de bois! Ils ne veulent pas manger autre chose que de la merde, en plus? (Euuuaaark, ayé, j'ai vomi)

 

J'ai toujours naïvement cru que la politique, c'était l'art de rendre possible ce qui était nécessaire (Montesquieu, Trotsky, Guevara? Je ne sais plus). Et que ce qui était nécessaire, c'était d'assurer le bien-être du plus grand nombre, de trouver des moyens collectifs pour permettre à chaque individu de se réaliser. Chacun responsable de tous, tous responsables de chacun.Je suis politiquement correcte, et je t'emmerde, en somme. Encore que je me demande en quoi c'est encore politiquement correct de penser de la sorte. Le politiquement correct, maintenant, c'est  penser avant tout à rassurer "Les marchés" (on veut des noms!),  trembler devant les oukases des agences de notation (qui ne sont même pas d'accord entre elles),  s'incliner devant les décisions de la Commission (organe non-élu, et du coup, sa légitimité n'est pas le top du top). C'est fustiger tout mouvement social au nom des profits qui ne seront pas engrangés, des emplois qui seront perdus (le chantage à l'emploi m'insupporte au plus haut point), des capitaux qui vont fuir (or, si on tire tout le monde vers le haut, ils n'auront plus nulle part où fuir, c'est logique, quand même!)... C'est  faire porter la charge de la crise sur ceux qui ne l'ont pas provoquée, diviser pour mieux régner (mais qui divise et qui règne? Personne, tout le monde, des entités, diluons, diluons). Laissons-nous bouffer tout crus, les marchés n'auront plus peur, les agences de notation nous donneront une image pieuse, la Commission retournera s'occuper de la taille des boules de Mozzarella (oui, c'est caricatural). Ce serait irresponsable de ne pas se laisser faire. Mouais... Je trouve plutôt irresponsable de ne pas bouger.

 

Peut-être avons-nous encore trop à perdre pour ignorer tout ce qu'il y aurait à gagner? Peut-être n'avons-nous pas encore assez peur pour nous mettre en colère? Peut-être que nous sommes définitivement endormis, déjà morts, résignés, indifférents à tout ce qui n'est pas nous? Le règne de mon cul d'abord...

 

Si tu savais, ô cul d'abord, à quel point mon pied voudrait te rendre hommage.

 

Virginie Godet (râle, c'est donc qu'elle n'est pas morte).

 

Partager cet article
Repost0
11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 09:30

En France, il y aura les présidentielles. Aux Stéééééts, il y aura les présidentielles. En interne, chez Ecolo, il y aura les co-présidentielles... Et par Ici-Plat, les communales. En 2012, on va s'en foutre plein les urnes.

 

Les communales, pour moi, c'est ce qui permet de toucher au plus près les préoccupations les plus terre-à-terre. Le quotidien de ces vrais gens dont je me demande toujours qui ils sont. A quel moment cesse-t-on d'être un "vrai gens"? Je vous jure, ça me laisse perplexe, d'autant que ce sont les vrais gens qui ont des vrais problèmes. Alors, ce sont les problèmes de qui qu'on laisse tomber? Vaste question... D'autant que c'est sur la résolution  (non, pas le solutionnage) de ces vrais problèmes que doit se focaliser la construction d'un programme. Amour, tu veux bien m'amener un Panadol?

 

Donc, pour résoudre cet épineux problème du choix, outre les grandes lignes programmatiques décidées au sein du parti, la locale Ecolo de Liège a fait le choix de 7 axes prioritaires, des thématiques assez larges, qui permettent à la fois réflexion prospective (Liège en 2030, pour vous, ce serait comment?) et propositions concrètes à court terme. Je vous les donne en vrac: gestion durable, participation, attractivité économique, mobilité, cohésion sociale, qualité de vie et culture. Nous voilà avec un gros, gros pain de campagne sur la planche. D'autant que la réflexion est ouverte, et que les propositions mitonnées en interne dans les groupes de travail seront soumises à l'avis des citoyens . Participation, qu'on a dit! Et puis ça permet d'encore plus prioriser les priorités.

 

Ce qui me fait un peu peur, bien que je sache pouvoir compter sur notre créativité, et notre sens de la pédagogie, c'est que toutes ces propositions vont prendre place dans un cadre budgétaire pour le moins limité. Entre serrage de ceinture à tous les étages et liquidation du holding communal. Avec un CPAS qui verra arriver beaucoup des exclus du chômage. Avec des enfants à qui il faudra garantir des repas scolaires de qualité, un encadrement pour les devoirs, des fournitures qui arrivent à temps, un accès aux activités culturelles et sportives, parce que c'est leur avenir qui est en jeu, et qu'ils ne sont pas, pas plus que leurs parents, responsables de la crise généralisée. Avec un parc immobilier public à entretenir, à rénover, à augmenter, en veillant à ce que les factures énergétiques ne soient pas plus élevées que les loyers. Avec un accueil adapté pour les aînés, ou des dispositifs de maintien à domicile dignes de ce nom. Avec des services publics de proximité qui soient accueillants et efficaces. Avec des routes en bon état, des trottoirs praticables, des passages piétons en suffisance, un éclairage des rues moins énergivore mais toujours sécurisant. Non, je ne suis pas exhaustive, loin, très loin de là. C'est bien pour ça qu'on est tout plein à penser ensemble, et qu'on va demander l'avis des citoyens, en plus... Amouuuuuuur, je voudrais un Nurofen, aussi. Merci.

 

Bref, 2012 pourrait bien être une année tant migraineuse qu'exhaltante, entre prises de tête pour dégager des priorités et rencontres sur le terrain, avec les "vrai gens", les associations, le social, l'économique et le culturel, entre drinks mondains et descentes sur les marchés, un pied dans un escarpin chic, l'autre dans une bonne godasse qui tient la route (et une hanche plus haute que l'autre). un hémisphère dans la prospective, l'autre les mains dans la gadoue (comment ça, un hémisphère n'a pas de mains????). Je ne serai pas candidate en place stratégique. Mais cela ne m'empêchera pas de m'investir le plus, et du mieux que je pourrai. Parce que ce n'est pas ma gueule que je défends, mais un projet, des idées, quelque chose de bien plus grand que moi. Une projection dans un avenir possible. La responsabilité collective de permettre à chaque individu de trouver sa place dans la société, dans un monde vivable. Un monde vivable qui se construit déjà ici et maintenant. Le local, c'est le fondement de tout.

 

Amouuuuuuur, tout compte fait: je crois que je vais plutôt prendre des vitamines....

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de modelenonconforme
  • : Mes points de vue et mes images du monde. Billets de bonne et mauvaise humeur. Avis sur la course du monde, d'une militante, écologiste, féministe, bobo-gauchiste. Réfractaires à l'ironie et au second degré, prière de s'abstenir.
  • Contact

Recherche

Liens