Je regarde les indignés camper. Je les regarde, et je les envie. Je me rappelle qu'il y a peu, j'étais comme eux... Indignée, je le suis toujours. Campeuse, moins. Et pourtant...
Je me souviens d'un temps ques les moins de trente ans ont l'air d'ignorer. Celui de la montée de l'altermondialisme.
Du temps où les "alters", on en parlait plein les médias. Du temps où on était un million dans les rues de Florence, à demander une autre Europe, et à rêver de la construire. Du temps où "Un autre monde" était possible. Il n'y a pas 10 ans.
Je me demande pourquoi le soufflé est retombé. Et pourquoi maintenant, on en cuisine un autre. Et qui a l'air d'être le même. Les mêmes questionnements, les mêmes envies d'autre chose. On recommence depuis le début? Ces heures passées à s'interroger, ces constructions d'utopies, ces tonnes de papier noircis d'idéaux et d'idéal, ces vieilles pages web tombées dans l'oubli... On pose les mêmes questions, on tombe sur les mêmes constats, et toute la réflexion serait à recommencer?
Les mouvements sociaux ont-ils une mémoire de poisson rouge? Les indignations seraient successives et sans lien entre elles?