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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 11:32

Tatane, c'est un mouvement, un manifeste, lancé par un ancien international français, Vikash Dhorasoo. Un manifeste pour un foot joyeux et durable.

 

Voici le lien: https://tataneleblog.wordpress.com/le-manifeste/

 

Eh bien, je partage tout à fait cette philosophie (même si les dragueurs de stades sont souvent lourdingues) et je dirais même plus, elle devrait s'étendre à tous les sports. Parce que le sport, c'est d'abord bouger pour être en forme, s'amuser et faire de son mieux. Essayer de se dépasser, si on en est capable. Prendre du plaisir, toujours.

 

Considérer la pratique sportive façon Tatane, je trouve ça très sain, et ce serait un mieux tant pour les sportifs que pour les spectateurs. C'est avant tout le respect de soi et des autres.

 

Bref, je rêve de voir Liège devenir une ville de sports Tatane (rien que ça!).

 

Une ville qui voit le sport comme une école du vivre ensemble, où l'on accepte les forces et les faiblesses de l'autre sans dénigrer. Comme un laboratoire de toutes les mixités sociales, toutes et tous y ayant accès, et le choix d'essayer tout ce qui le/la tente, pour choisir la discipline qui lui convient le mieux, sans que l'argent soit un obstacle, tant en termes de matériel que de déplacements, parce que les infrastructures seraient accessibles en transports en commun, parce qu'on pourrait louer le matériel, ou l'emprunter, plutôt que l'acheter.

 

Une ville avec des infrastructures indoor, outdoor proches des quartiers, dans les quartiers. Une ville qui encourage le dialogue entre et avec les clubs et les différentes disciplines, qui assure le lien entre les bénévoles qui les font vivre.

 

Liège était candidate à l'accueil du centre pour sportifs de haut niveau. Il s'installera finalement, en version abrégée, à Louvain-La-Neuve. Qu'à cela ne tienne! On les aurait trouvé où, les élites, si ce n'est dans ces viviers que sont les clubs de quartiers? Alors misons sur une pratique à la philosophie saine, qui permette à toutes, tous, jeunes, moins jeunes, valides, moins valides, de se bouger en se faisant plaisir. Et si des talents se révèlent, tant mieux: ils, elles auront appris le fair-play, et l'amour avant tout du beau jeu et du beau geste.

 

 

Virginie Godet (n°13, pour les distraits), escrimeuse, mère d'escrimeurs, la devise familiale étant: "Tu perds, tu gagnes, l'important est de prendre son pied".

 

http://www.liege.ecolo.be/spip/spip.php?article369

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 09:51

Voilà, ça y est, la campagne est officiellement lancée.

 

La liste a été présentée, le programme sur lequel on a bien travaillé est prêt, avec plein de propositions et de projets intéressants dedans. Et j'ai commencé à l'étudier, pour pouvoir bien répondre aux questions de nos concitoyens (je suis très scolaire, comme fille).

 

Comme c'est ma première vraie campagne, je m'applique ( et je m'implique). Parce que je n'ai pas la même tchatche que certains de mes petits camarades, et sans doute moins le sens de l'impro. Mais il n'est rien qui ne s'apprenne. Et c'est encore sur le tas qu'on se forme le mieux.

 

Ceci dit, mon petit côté (en fait, ce côté, c'est carrément une hypoténuse) franchement idéaliste doit se faire à pas mal de choses, et non des moindres. La principale est que, mis à part dans les soirées TupperVert, on vous interroge rarement sur le programme. En tout cas, jusqu'à présent. Par contre, il faut apprendre à gérer pas mal d'agressivité: l'antipolitisme gagne du terrain, et on passe sa vie à devoir justifier encore et encore (c'est que le début, d'accord, d'accord). Justifier les décisions d'autres locales, justifier les choix d'un ministre, justifier le fait de s'être engagée. Justifier, pas expliquer, et la nuance est d'importance.

 

Boh, je vais finir par m'y faire. C'est juste que je me suis lancée pour porter un projet collectif et que je me retrouve à devoir répondre à "Tous pourris" (et donc moi dedans, et ça, je n'aime pas, et je n'aime pas non plus pour les autres militants que je connais, et qui sont des personnes de bonne foi, de bonne volonté, de valeur, etc.).

 

Madame, monsieur, chers concitoyens, chers électeurs potentiels: tous les politiques ne sont pas des anges, je n'en disconviens pas. On en a vu à qui le pouvoir est monté à la tête, c'est clair. Mais beaucoup des candidats à ces élections communales se présentent devant vous parce qu'ils sont des citoyens engagés, et qu'ils ont envie de proposer des choses pour vous changer la vi(ll)e. En mieux. Laissez-leur au moins le bénéfice du doute.

 

Je comprends que le climat de crise entraîne des frustrations, et que vous ayez envie, besoin, de les manifester. Mais nous agresser verbalement, physiquement, ne changera rien à l'affaire, et je ne suis même pas certaine qu'après, vous vous sentirez mieux.

 

Donc, parlons, discutons, et donnez-nous l'occasion de vous présenter les projets que nous avons pris le temps d'élaborer. Parce que, pour les mettre en oeuvre, nous aurons besoin de votre accord et de votre soutien.

 

Parce que, changer la vi(ll)e, nous le ferons avec vous!

 

 

Virginie Godet (mais tu peux m'appeller n°13)

 

 

 

http://www.liege.ecolo.be/spip/spip.php?rubrique20

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 14:50

Et aussi soeur de...

 

Mère et soeur de qui? Eh bien je suis mère et soeur de conseillers communaux. Mais, attention, pas n'importe lesquels: conseillers au Conseil Communal des Enfants.

 

Mon petit frère (oui, même si maintenant son "joli bouc roux" me nargue à 30 centimètres au-dessus de mon nez, il reste mon petit frère) le fut à Andenne. Mon fils, le deuxième, l'est à Liège. Et aujourd'hui, il n'avait pas envie d'aller à la plénière. Pas parce qu'il pleut, pas parce qu'il préfère jouer à la console, parce qu'il se sent inutile. Et force est de reconnaître qu'entre ce que mon frère a fait, en son temps, toutes proportions gardées (vu qu'Andenne, c'est quand même vachement plus petit), et ce qu'on lui propose de faire, je crois que je peux le comprendre.

 

Quand mon loulou s'est présenté aux élections pour le CCE, il devait  proposer un programme. Nous en avons discuté, et mis en forme ses envies: la lutte contre le harcèlement à l'école, l'accès au sport et à la culture (il y a des marottes familiales), la propreté et l'embellissement des quartiers. Ma foi, j'étais assez fière de voir d'aussi chouettes idées fleurir dans cette charmante tête blonde - au sens propre, il est vraiment blond. Un an et demi après son entrée en fonction, qu'en est-il? Une proposition d'exposition qui serait visitée par les familles des conseillers, et les élèves de leurs classes. Voilou. Même pas de partenariat avec les échevins chargés des matières en rapport avec les différentes commissions (ah si, à une plénière de l'an passé, l'échevin de la Jeunesse a soudain réalisé que cela pourrait être éventuellement envisagé, puis plus rien).

 

J'ai parfois l'impression que le CCE tourne en vase clos. Qu'il existe par et pour lui-même. Des enfants ont fait la démarche de se présenter. D'autres enfants ont fait celle de les élire. Et puis quoi? Oh bien entendu, ils se rencontrent, ils échangent, ils discutent des sujets auxquels sont dédiées leurs commissions (mon bonhomme est membre de la commission Culture et Environnement- le fruit ne tombe jamais loin de l'arbre). Mais ont-ils vraiment une force de proposition? A quoi sert ce conseil, s'il n'a pas au moins la même capacité d'avis que les commissions consultatives communales? Comment se fait-il que les conseillers adultes ne soient pas invités aux plénières? Ce conseil, qui pourrait être un tremplin vers un engagement, si pas politique, du moins citoyen, ne risque-t-il pas, au contraire, d'entraîner chez ces enfants des désillusions? Les croit-on trop jeunes pour ne pas comprendre qu'ils ne représentent finalement personne, et qu'ils n'ont aucun poids?

 

Je trouve tout cela très grave. Parce que, bien que très jeunes, ils ont fait cette démarche. Ils se sont présentés, ont élaboré des projets, et ne les voient pas se réaliser. Et quoi qu'on en pense, ils sont assez intelligents pour sortir désabusés de cette expérience.

 

Ils rêvaient de mener à bien de petites choses, mais qui seraient utiles aux autres enfants. Ils se seront rencontrés, ils auront partagé, appris des choses, sans doute, et ce n'est pas rien. Mais sera-ce bien suffisant pour entretenir les envies citoyennes qui avaient germé dans leurs petites têtes de toutes les couleurs?

 

Virginie Godet, mère de...

 

PS: ce texte fut écrit avec une petite tête blonde penchée sur mon épaule: il n'était pas question de le faire sans son accord. Merci à Amaury pour sa collaboration.

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 17:51

Moi aussi, ce que gagnent les footeux, ça me dépasse. Je n'arrive même pas à imaginer la somme. Certes, je comprends que ces gars auront une carrière-éclair, seront usés et vieux à 30 ans, et balancés au rebut. Peu de chances de reconversion. Ils n'auront pas eu le temps de faire des études, n'auront pas de qualifications, et peu d'entre eux auront la chance de pouvoir devenir entraîneurs ou président de club – métier désormais destiné aux gestionnaires financiers. Oui, ils doivent pouvoir assurer leurs arrières, mais des sommes pareilles, ils en font quoi, bon sang?! Je n'arrive pas à imaginer ce qu'on peut faire avec tout ça. Une fois le prêt de la maison, les factures, la bouffe et les activités des enfants payés, il reste, euuuuuh, il reste.... Pffffffff. On n'a pas besoin de deux maisons, on fait très bien avec une voiture et les transports en commun, les enfants sont scolarisés, pas question donc de partir en vacances tout le temps.

 

Oui, je sais, je suis désespérante. Et oui, je sais, il y a des tas de gens qui savent quoi faire de tout ce fric. Qu'est-ce que tu crois, lecteur? Je regarde les émissions de potins quand je fais mon repassage! J'aime bien. Pas tant d'ailleurs pour les potins eux-mêmes que sur la « carte du monde » que cela révèle. Un monde où ce que tu vaux, c'est ce que tu possèdes et l'image que tu donnes. Un monde où ce que tu possèdes te donne le droit d'être vulgaire, inculte et égoïste. On pourrait évoquer le quart d'heure warholien: tout le monde célèbre pendant 15 minutes. Soit, pourquoi pas, c'est bon pour l'ego. Mais tant qu'à être connu, ne vaut-il mieux pas l'être pour quelque chose? Un talent, une réalisation, même minime? Pas pour sa vie nocturne débridée, qui n'a pas grand chose à voir avec les fêtes somptueuses organisées par le Marquis de Cuevas, en son temps ( c'était mieux aaaaaavant).

 

Voir les soeurs Kardashian, Hilton, Ecclestone érigées au rang d'icônes modernes, montrées en exemple: les bras m'en tombent, tiens. Et ce n'est pas une question de jalousie (chose que j'ai lu), mais bien d'incompréhension. Une question d'échelles de valeur. D'inadéquation entre les valeurs que l'on m'a inculquées et celles du monde dans lequel je vis. Immédiateté, avidité, incapacité à gérer la frustration. Tout, tout de suite. Avoir, c'est exister. Posséder donne tous les droits. Y compris celui d'écraser... Et d'être mis en avant quand d'autres, pourvus de réels talents, sont oubliés. Quand d'autres, qui se rendent utiles à la société sont, à la limite, conspués. Je préfère encore la gloire d'un artiste du ballon rond à celle des it-girls qui n'ont pour tout mérite que d'être nées le cul dans le beurre et d'avoir une plastique avantageuse (ce qui est, reconnaissons-le, beaucoup plus facile quand on en a les moyens et que ça à faire de la journée); aussi hallucinantes les sommes perçues par un footballeur soient-elles, aussi indécentes puissent-elles me sembler quand des millions de personnes nouent à grand' peine les deux bouts, elles ont été gagnées par le travail et grâce à un talent certain. Les it-girls sont belles – enfin, entrent dans des canons qui se discutent-, et on aimerait vraiment qu'elles se taisent (oh oui, s'il vous plaît, taisez-vous, laissez-nous l'illusion que vous êtes aussi intelligentes), et puis c'est tout.

 

Je suis consciente que, nos échelles de valeurs étant différentes, pour ces personnes, je suis moins qu'une sous-particule de merde sur le cul d'une mouche. Et c'est grave? Non, ce n'est pas grave: il y a fort peu de chance qu'un jour on se fréquente. Nous sommes dans deux bulles qui jamais ne se croiseront. Parfois, je les regarde évoluer sur mon écran. Et si cet univers m'intrigue et me surprend, il ne me donne pas envie d'y entrer. Je ne les envie pas, je ne les plains pas. Nous ne sommes pas du même monde.

 

Virginie Godet (n'a jamais manqué de l'essentiel, connaît le sens de "le mois prochain, celui-ci, c'est pas possible", n'en est pas morte)

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 09:39

Voilà, ça y est: je suis candidate sur la liste Ecolo à Liège, pour les élections communales.

 

Les élections les plus proches des gens. Le niveau de pouvoir où on peut voir très vite quels sont les résultats des décisions prises. Le niveau de pouvoir où, quand les gens ne sont pas contents, ils peuvent te le dire quand tu fais tes courses, un tour en ville. Quand ils sont contents aussi. Enfin, j'espère.

 

Si vous me lisez depuis une certain temps, vous savez quels sont les sujets qui me tiennent à coeur. Un coeur bien à gauche. L'égalité entre les femmes et les hommes, la lutte contre les discriminations, l'égalité d'accès à la culture et au sport, la qualité de vie, la solidarité entre les personnes, la construction d'une société qui met en avant co-responsabilité et interdépendance, tous responsables de chacun, chacun responsable de tous. 

 

Si c'est le premier coup d'oeil que vous jetez sur ce blog, prenez votre temps, faites comme chez vous, découvrez la femme qui se cache derrière Modèle-non-conforme. Une écologiste, une féministe, une emmerdeuse qui pose plein de questions, réfléchit tout haut et pousse sa petite ou sa grosse beuglante quand c'est nécessaire.

 

Et pour ce qui est du purement factuel:

 

Virginie Godet. 37 ans.

Historienne médiéviste de formation. Plumitive multi-tâches. Militante hyperactive.

4 hommes à la maison. Rodolphe, mon mari. Et nos 3 fils: Thibault, 13 ans. Amaury, 11 ans. Quentin, bientôt 8.

Gourmande de lecture, de bon petits plats et de bonnes bouteilles. Curieuse de plein de choses. Second degré souvent, ironique parfois et vice-versa. Une plume au vinaigre et un coeur en guimauve. Une tendre planquée sous des airs de Calamity Jane.

 

Voilà. Si le portrait vous tente, faisons plus ample connaissance. Via ce blog, sur Twitter, bientôt sur ma page Facebook. Lors d'une soirée TupperVert, si vous le souhaitez. Ou chopez-moi au vol sur la place du Marché.

 

Virginie Godet. (Plus abordable qu'elle n'en a l'air)

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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 13:59

Je suis censée écrire un billet par semaine. Mais parfois, je lis ou j'entends des choses qui me font réagir. Et je reprends mon clavier, pour un petit ou un grand extra.

 

Aujourd'hui, le Forum de midi de la Première (radio de la RTBF) portait sur la prostitution. Terrain miné, sujet sensible. Dire ou écrire ce que l'on en pense, c'est ouvrir la boîte de Pandore, s'exposer à des critique virulentes de la part d'un grand courant, néo-abolitionniste ou réglementariste. C'est risqué, très risqué. Tant pis, je me lance.

 

Aujourd'hui, une fois de plus, j'ai entendu un dialogue de sourds. Deux idéologies qui s'affrontent, qui campent sur leurs positions, refusent d'entendre les arguments de l'autre. Des opinions en "tout blanc ou tout noir", alors que je pense qu'on n'approche la réalité que dans l'infinité des nuances de gris. Et surtout, dans ce dialogue, une voix, des voix qui manquaient cruellement: celles des principales intéressées. L'infinité des paroles des personnes prostituées. Bien entendu, ce n'est pas possible en une heure, parce que ce serait réducteur. La complexité de cette réalité n'est pas résumable.

 

Quand on considère que le but de la société, si elle en a un, est de permettre l'émancipation et l'épanouissement de chaque individu, cela me gène, et pas qu'aux entournures. Les personnes prostituées sont donc des êtres à ce point privés de raison? Elles n'ont donc pas l'expertise de leur propre vie? Leur réalité ne peut-elle être qu'univoque, et chaque voix divergente relevant forcément d'un quelconque syndrome de Stockholm? Je ne le crois pas, pas pour toutes.

 

Les filles tombées dans les réseaux existent. Les femmes prostituées par leur compagnon dans le cadre de violences entre partenaires existent. Les toxes qui taillent une pipe pour payer leur dose existent. Les femmes qui font le choix de la prostitution plus ou moins par défaut, faute de trouver un emploi digne et décent suffisamment rémunéré existent. Il y en a même qui ont fait ce choix consciemment et en sont contentes. Et il y aussi des hommes qui se prostituent, on l'oublie souvent. Autant de réalités différentes. La rue, la vitrine, le salon de "massages", le privé, les rendez-vous fixés via le net, les beaux hôtels fréquentés par les escorts: autant de pratiques différentes.

 

Les néo-abolitionnistes vous diront que pour mettre fin à tout cela, il suffit d'interdire. De mettre à terre le système prostitueur. Les réglementaristes, qu'il faut donner à ces femmes un statut social et fiscal. En fait, les deux courants ont raison en même temps . Elles ne parlent pas de la même chose, et ne se placent pas à un même niveau d'exigence: les unes se positionnent dans l'absolu, les autres dans le pragmatisme. Et chacune écoute les récits de femmes allant dans son sens.

 

Je trouve aussi que le sexe, les rapports sexuels, ne devraient s'envisager que dans le cadre de relations entre personnes adultes et consentantes, impliquant le respect du-de la- des partenaire(s). Tu en as envie, j'en ai envie, c'est parfait, allons-y. C'est le genre de résultats qu'on ne peut obtenir que par l'éducation à l'égalité entre les hommes et les femmes, et l'éducation sexuelle, et ce dès le plus jeune âge. Pas en décrétant, pas en punissant, pas en culpabilisant. C'est aussi comme cela qu'on pourra faire baisser la demande, et c'est un travail sur le long terme.

 

D'autre part, dans la situation telle qu'elle est actuellement, je pense qu'on ne peut pas laisser ces femmes dans les mains de proxénètes et des réseaux. Qu'il est plus qu'important de soutenir celles qui veulent en sortir. Et pour ce qui est des autres, dans leur infinie diversité, il faut tenir compte de leurs besoins. Fondamentalement, et la nuance est d'importance, je suis pour le droit de ne pas se prostituer. Ceci implique de se focaliser non sur la prostitution en elle-même, mais sur les raisons qui font que certaines femmes se retrouvent dans cette situation, par le truchement du conjoint proxénète, par nécessité, en faisant un choix par défaut. Ce sont des leviers socio-économiques qu'il faut actionner. Et la sécurité de toutes qu'il est nécessaire d'assurer.

 

L'émission de ce midi évoquait la prostitution de rue, les nuisances qu'elle engendre, et le "nettoyage" d'un quartier, à Bruxelles, semble-t-il à la demande des riverains. Or, c'est déplacer la problème. Oui, la prostitution de rue est la plus visible. Oui, elle engendre sans doute des nuisances, dues au comportement des clients, souvent, au comportement des riverains aussi, parfois. Mais "nettoyer" un quartier n'est pas une solution non plus. On cache le problème, c'est tout.

 

C'est aussi ce qui avait été fait à Liège lors de la fermeture des vitrines de Cathédrale-Nord. Les occupantes des vitrines sont parties, elles pratiquent en privé ou sont allées s'installer à Seraing, et la prostitution de rue subsiste. Aucun plan pour aider celles qui veulent s'en sortir, et c'est une chance que les associations sur le terrains fassent un travail important. Quant au projet Isatis, il est dans les limbes. Pas enterré, mais en attente d'une re-discussion. Ce projet, c'est mieux que rien. Un pis-aller. Il permettra aux filles pratiquant en vitrine de payer des loyers normaux, et leur assurera salubrité et sécurité des lieux. C'est déjà énorme, mais ce n'est pas grand chose.

 

Parce que les filles dans la rue, elles aussi ont des problèmes de sécurité, surtout de sécurité. Elles sont là pour des raisons aussi diverses que variées, et ont le droit de ne pas s'y trouver. Pas parce que cela entraîne des nuisances, ou que leur vue nous dérange. Mais parce qu'elles aussi ont le droit de ne pas se prostituer, de faire un autre choix, de changer de vie. De quitter leur mac, d'arrêter la came, de trouver un boulot plus "classique". Un boulot au travers duquel elle ne seront plus stigmatisées.

 

Parce qu'un des gros problèmes de ces femmes, aussi, c'est notre regard sur elles. Qui autorise certains à en parler comme si elles étaient incapables de savoir ce qu'elles veulent, ce dont elles ont besoin.

 

Virginie Godet (pas sur la tête, s'il vous plaît).

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 10:27

 

C'est le terme consacré, vaguement méprisant, pour les filles qui ont beaucoup d'amis homos. Sous-entendant que les femmes qui se plaisent en leur compagnie ne le font que parce que les « vrais hommes » n'en veulent pas... Mouhahahahahaaaaaaaaaaa, je ris.

 

Je ris parce que, en vrai, loin des clichés, on choisit ses amis parce qu'on trouve que ce sont des gens bien. Et dans les gens bien, fréquentables, ceux avec qui on a envie de faire un bout de chemin, il y aura aussi des gays, des lesbiennes, des bi, et puis aussi des trans – que vous aurez connus Christophe ou Caroline dans vos jeunes années et que, si vous n'êtes pas myopes du coeur, vous continuerez à voir une fois devenus Sophie ou Guillaume.

 

Alors, je vais vous faire une révélation sensationnelle: les LGBT ne sont pas, comme le disait Miss Belgique, des gens plus ou moins comme les autres. Non, non, non. Ce sont des gens tout à fait comme les autres. Hé oui. Il n'y a pas que des folles et des camionneuses, même s'il y en a aussi. Pour bien des gens, ce serait, je suppose, rassurant si tous les gays, lesbiennes, bi et trans correspondaient à la caricature qu'on en fait. Mais, ce n'est pas le cas, la plupart vous ressemblent, me ressemblent, sont comme vos voisins. S'ils ne faisaient pas leur coming out, vous ne vous en rendriez même pas compte. Des gens comme tout le monde, je vous dis.

 

Alors, soyons sérieux, c'est quoi votre problème avec eux, les gens? Que votre voisin aime les garçons, l'institutrice de vos enfants aime les filles, le boulanger, les deux, et que le guichetier de la banque devienne une guichetière, en quoi ça vous dérange?

 

Dans ma ville, une ville qui se veut gay-friendly, Ihsane a été tué, battu à mort par des sauvages que son homosexualité dérangeait. Et ils se sont justifiés en disant qu'il leur avait fait des avances. C'est vrai quoi, 4 grands garçons contre un tout seul, c'est pas capable de dire: « Désolé mec, je suis hétéro ». Ils ont frappé. De la haine pure et dure, encouragée par l'effet de meute. Ce genre de chose ne devait pas arriver. Et ne doit plus jamais arriver. Alors après les plumes, les fêtes, les musiques et la joie de la Belgian Pride, ce samedi, dimanche, j'irai crier place Saint Lambert. Crier « plus jamais ça ». Crier: « Vous êtes des gens bien, je le sais, parce que je vous connais... Ceux qui vous détestent, ceux qui vous haïssent, ne vous connaissent pas ».

 

Alors, je le dis, et le redis: Mathieu, Anne-So, Jihèf, Cathy, Geoff, Arnaud, Olivier, Benoît, Catherine , André, Elise, Max, Romain, toutes et tous les autres, ils, elles et yelles: vous êtes des gens bien, et c'est pour ça que je vous aime. Toutes et tous égaux, chacun et chacune différent.

 

Et je vous dédie ce petit vers, sorti d'un long poème de Baudelaire: Qui donc devant l'amour ose parler d'enfer?

 

 

Virginie Godet (fille à gens bien)

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 10:56

Ne bat que pour les volleyeurs, c'est Vincent Delerm qui l'a dit...

 

Et pour les autres, dans le coeur des volleyeuses et des volleyeurs, n'y aurait-il que du mépris? Quand on voit la façon dont les responsables du Beach Volley de Chaudfontaine considèrent les "12 petits clubs" à pousser hors du Hall Omnisport du boulevard de la Constitution pour avoir une belle salle pour eux tous seuls, c'est à se le demander...

 

Voyez plutôt: http://www.todayinliege.be/Une-salle-de-beach-volley-indoor.html

 

Il y a déjà à Liège un manque assez criant d'infrastructures indoor au centre ville. Infrastructures publiques, je veux dire. Des salles où pratiquer des sports d'équipe ou individuels, et qui seraient accessibles facilement en transports en commun. Et là, ces messieurs-dames considèrent que, parce qu'il y a là une fosse toute prête à accueillir leur sable, on n'a qu'à virer la douzaine de pouilleux qui leur gène le passage? On est où, là? D'abord, il ne s'agit pas de 12 clubs, mais de bien plus. Une vingtaine de clubs de foot en salle, souvent issus de quartiers populaires tout proches. Du basket, du badminton, du kick-boxing, et un cercle d'escrime qui s'y entraîne 4 soirs par semaine. Des clubs qui ont occupé la salle quand une flaque énorme rendait impraticable le terrain de minifoot. Des clubs qui se sont entraînés dans le froid, quand le chauffage était en panne. Des clubs qui ont dû faire sans les douches, inutilisables, et avec des toilettes dans un état lamentable.

 

Mais ça c'était avant. Depuis un peu moins d'un an, les travaux nécessaires ont été entrepris. In tempore vachement suspecto, certes, mais bon, c'est fait, on ne va pas se plaindre. Et maintenant que les usagers ont enfin le moyen de pratiquer dans des conditions acceptables, on les virerait sans sourciller, pour les beaux yeux du Beach-Volley? Et sans  solution de rechange, c'est à dire sans se voir offrir des conditions similaires à celles auxquelles ils ont enfin accès? Et il en dit quoi, l'Echevin de Sports? Monsieur Chamas, vous avez un avis? Il vous semblerait normal de sacrifier autant de personnes, autant de clubs qui permettent l'accès au sport à toutes et tous, aux exigences d'un seul club, et sur le seul argument que les Beach Days marchent bien? 

J'ose espérer que non, et je ne compte pas lâcher le morceau. Pas plus là-dessus que sur la pénurie de piscines publiques. Parce qu'une population en bonne santé, c'est une population qui mange bien, bon, et qui bouge dans les mesures de ses possibilités et de ses moyens. C'est une question de qualité de vie, avant tout.

 

Virginie Godet 

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 20:35

Oui, comme tout le monde ou, en tout cas, comme beaucoup, je regarde #LeDébat.

Comme les petites bobonnes à cheveux mauves de mon enfance, comme la mère de Jean-Claude Tergal, je suis planquée derrière les rideaux, et je regarde ce qui se passe chez les voisins. J'observe mes voisins se choisir un chef d'Etat. Je suis curieuse des futures conditions de vie de mes amis de là-bas, inquiète, aussi. Inquiète, surtout? Maintenant, oui. Mais même avant d'y avoir des amis, je m'intéressais à la politique française.  

 

Je me rappelle, j'avais 6 ans, mes parents m'ont laissé veiller pour regarder les résultats de l'élection présidentielle. Mais déjà avant, sans connaître sa couleur, qui au bout du compte n'est pas la mienne, je rêvais que, quand je serais grande, je ferais Simone Veil. Parce qu'à la maison, on en parlait. A la limite, on en parlait plus que de la politique belge. Qu'est-ce qu'on y trouvait de mieux? Qu'est-ce qu'il y avait d'autre? Pourquoi plus ces voisins-là que les Néerlandais ou les Allemands?

Est-ce parce que, c'est un fait historique, nous avons été momentanément français (une grosse vingtaine d'années)? Est-ce une question de langue? Des lignes plus claires dans le débat? Des personnalités plus fortes? Une culture plus développée, Outre-Quiévrain, du tacle et de la petite phrase qui fait mouche? Je l'ignore, mais c'est ainsi. Tout en étant furieusement ce que nous sommes, Belges et francophones (les Rattachistes sont une infîme minorité), nous sommes attachés, sans trop bien savoir pourquoi, même s'ils sont souvent un peu chiants, un peu condescendants, à ces voisins-là.

 

Donc, en ce moment, j'écoute. Et je suis consternée. Je tweet ma consternation et mon irritation. Nous tweetons notre désappointement. Entre un Sarkozy qui ne se remet pas en question, qui se victimise et crie au mensonge toute les 5 minutes (au moins), et un Hollande qui peine à montrer qu'il a du fond. Et je m'emmerde. Mais je m'accroche...

 

Virginie Godet (le nez derrière les rideaux)

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 08:49

Oui, je sais, c'est désolant. Les princesses sont des êtres humains comme les autres. Et les femmes, c'est pareil.

 

Cette réflexion m'est venue suite à la journée d'étude de Vie Féminine, "En 2012, les filles, on ose tout". Rassemblez des femmes, faites-les parler de sexisme et de stéréotypes, de la pression qui leur est mise, qui nous est mise, pour nous conformer à certains modèles, et c'est parti pour un tour de franche rigolade aux accents parfois acides.

 

Et donc, nous en sommes vite venues à ces exigences sociales, qui sous-entendent que "Lâ Fâââââmme" doit être toujours du côté de ce qui est doux, ce qui est beau, ce qui est raffiné. A priori, comme ça, c'est sympa à entendre, sauf que... Sauf que ce n'est pas toujours vrai. Et que, par exemple, messieurs, du côté de la plomberie, on est faites tout comme vous. Non, nous ne sommes pas des êtres éthérés et diaphanes. Même Angelina Jolie, ou Scarlett Johansson ne sont pas naturellement exemptes de gastro. Après un bon cassoulet, Catherine Deneuve pète. Et tant la bière que le Coca light font roter.

 

Haaaaaan, mais qu'elle est triviale! Franchement? Oui. Et je ne suis pas en train de dire que toutes autant que nous sommes nous allons nous mettre à éructer de concert, comme ça, pour rire. En fait, même quand une soirée foot finit par tourner au concours du plus gros ou du plus laid (c. les Snuls), ça m'énerve. Cette course relais de la plus chouette émanation, ça me dépasse. Je veux dire, quand ça arrive, ça arrive, aux filles aussi, donc, mais je ne comprends pas cette dichotomie poussée à l'exagération. Les filles doivent le cacher, mais pour les mecs, c'est un signe de virilité. Mouais, mouais, mouais...

 

Dans le même ordre d'idées, tiens, parlons-en, de la bière. Avec deux petits exemples qui m'ont bien fait rire. Le premier, c'est un de ces sempiternels coups de fil de négociants en vin. En général, je coupe court. Mon homme, lui, adore les faire bisquer un peu. Et le voilà qui explique à la démarcheuse que nous avons une cave à bière, ce qui est vrai. Réponse scandalisée de la vendeuse: "Mais, monsieur, je suis certaine que votre épouse, qui doit être une femme raffinée, préférera sans doute un bon vin", et de citer tout ce qu'elle a de plus fruité en magasin. "On voit que vous ne la connaissez pas, rétorque l'animal, non seulement elle préfère les vins secs ou corsés, mais côté bières, elle les aime amères et fortes". Clac, biiip, biiiip, biiiiip. Voilà, selon les critères de la dame, je ne suis pas raffinée. Donc pas une vraie fâââââmme.

 

L'autre exemple, c'est un souvenir de contre-sommet. A Edimbourg, mais ne me demandez pas l'année, ça me ferait pousser trois rides d'un coup. Les Belges avaient pris leurs quartiers dans un pub près du campement et, ça tombait bien, l'établissement faisait discothèque, enfin, bal, le samedi soir. Une bonne petite occasion de faire la fête façon bal de kermesse, sans Cloclo, mais avec Abba plein les oreilles, et de se bouger les papattes. En avant, camaraaaaaat's. On se lance sur la piste, on a chaud, on a soif. Et on se commande une pinte. Regard réprobateur des demoiselles du cru, qui buvaient certes aussi de la bière, mais girly, dans des petits verres. La pinte, c'est pas raccord avec la mini jupe et les jolies sandales z'à brides, puis autant de mousse, ça ferait de la moustache qui gâcherait le make-up qu'on a passé trois heures à mitonner. Pas comme ces altermondialistes coiffées à la six-quatre-deux, que si ça se trouve, elles ne sont même pas lavées, beurk, beurk, beurk. Ah ouais. Sauf qu'à bien y regarder, petit verre par petit verre, descendu à la mode écossaise, eh bien elles ont bu plus que nous. Et qu'on a pu, en sortant, assister à une démonstration du vomi girly, avec la copine qui tient les cheveux (si vous vous demandiez pourquoi les filles vont aux toilettes par deux, voici un élément de réponse).

 

Ne vous y trompez pas, je ne suis pas en train de dire que, après tout, ce serait mieux que toutes les femmes soient des garçons manqués. Certains jours, je rêve que je deviens un beauté mystèrieuse et classieuse à la Ava Gardner. Et puis ça me passe parce que, dans le fond, ce serait ne pas être moi. Mais si la réponse, c'était ça? Laissez-nous être nous-même. Ou, mieux, ayons l'audace d'être nous-même. De ne plus plier devant les modèles, ne plus culpabiliser quand nous ne correspondons pas. Prendre ce que l'on veut dans ces propositions, jouer avec les codes. Accepter que nous ne sommes pas, ne serons jamais, ces êtres purs, ces filles de rêves, désincarnées, sans substance. Ces créatures éthérées sans vie réelle.

 

Parce que même les princesses, les stars, les mannequins, toutes ces femmes idéalisées, dans la vraie vie, elles aussi, elles font caca.

 

Virginie Godet (la légereté dans le lourd)

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