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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 19:24

Mais non, pas celui-là, tssss...

 

Non, non, non: chasseur, cueilleur, pâtre, cultivateur, le plus vieux métier du monde a toujours été de fournir de quoi nourrir la tribu.

 

J'ai été un peu, voir pas mal ébahie hier de la démonstration faite au journal de la RTBF, suite à la manifestation de producteurs laitiers. Donc, produire un litre de lait coûte au fermier 40 centimes. Et la laiterie le lui achète 33 centimes. Donc il vend à perte. Jusque là, si j'ose dire, tout va bien. MAIS, attention, grâce à la PAC, le fermier reçoit 5 centimes par litre de lait vendu! Ouf! On a eu chaud...

 

Mais, dites: 33+5, ça ne fait jamais que 38, si je ne m'abuse. Donc encore une perte de deux centimes par litre. Et une vache, ça ne produit pas qu'un litre par jour. Et un fermier, petit ou grand, ça possède plus qu'une vache, non?

 

Bref, je trouvais la démonstration toute nase, la perte sur un litre ne permettant absolument pas d'imaginer la perte sur une exploitation, grande ou petite.

 

La phrase est bateau, mais tant pis: la bouffe ne pousse pas dans les magasins. Et un petit potager ne permet pas de vivre en auto-suffisance. Donc, ces gens-là, qui se lèvent à pas d'heure, se couchent à pas d'heure, triment comme des malades, nous en avons besoin!

 

Mais de plus en plus , et ce malgré la folie culinaire qui envahit nos postes de télévision à grands coups de rayures de balsamique et d'émulsions diverses dans le fond des assiettes, la nourriture semble passer comme quelque chose de secondaire. De pas important. De mécanique. Pas de juste milieu entre le chipotage et la malbouffe? Entre des produits de luxe et de la production bof à grande échelle (et grassement subventionnée, celle-là)?

 

Est-ce que nous ne méritons pas des produits sains et bons? Est-ce que ceux qui cultivent la terre ne méritent pas d'en vivre dignement? Ne devrait-on pas revoir un modèle agricole datant d'une époque où, avec des terres dévastées par la guerre, il fallait faire face à une explosion de la population?

 

La situation des producteurs laitiers n'est qu'une face du problème: des structures trop grandes et trop spécialisées qui trustent les terres et les épuisent, une nécessité de rapprocher le consommateur du producteur,  de diminuer le nombre des intermédiaires, de diversifier la production, de réinventer nos manières de consommer.

 

Le commerce équitable n'est pas qu'une question de relations Nord-Sud (et vice-versa).  Là-bas comme ici, ceux qui chaque jour triment pour nous nourrir ont le droit de vire décemment.

 

Sauvons le plus vieux métier du monde!

 

 

VIrginie Godet, qui aime savoir d'où vient ce qu'elle mange, et trouve que l'équité, ça donne un meilleur goût.

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 15:23

Et se dit que ce n'était pas encore une semaine pour arrêter d'être misanthrope...

 

Parce que, oui, plus ça avance, plus l'humanité me désespère. Ce n'est pas de la bête misanthropie gratuite, non, non. C'est de l'amour déçu. Et l'amour déçu, ça fait mal.

 

Donc, je me disais, ça y est, tout le monde va se réveiller, et ça va barder. On se rappellera que les générations précédentes se sont battues pour que nous vivions plutôt mieux qu'elles, pour que tous et chacun aient droit à une vie décente. On va éteindre nos écrans plats - façon de parler, j'ai une télé datant de Mathusalem- et descendre dans la rue dans un bel élan (non, pas la bête) collectif.

 

Et puis non. A Liège, nous étions plus de 5000 dans la matinée place Saint Paul. Puis les gens se sont éparpillés, et nous nous sommes retrouvés de moins en moins pour mener les actions qui étaient prévues. J'ai mal à mon syndicat, celui que j'avais choisi par tradition familiale. Un grand discours et des pains-saucisses, c'est tout ce que j'en ai vu.

 

J'ai mal à mes concitoyens, plus prompts à s'enthousiasmer et s'indigner pour un non-événement (parce qu'ils sont toujours là, le sapin et le marché de Noël) que pour la solidarité entre les personnes. Or, depuis mercredi, on nous annonce une augmentation des prix alimentaires, une hausse de la TVA, un saut d'index et le gel des salaires. Et comme pendant mon cursus, j'ai dû lire Keynes (pas vraiment un gauchiste, le gars), là, je ne comprends plus: comment veux-tu relancer une économie quand tout le monde devra se serrer la ceinture?

 

Je concède volontiers considérer qu'on consomme trop. Considérer qu'on doit aller vers un moins et mieux. Mais là, ce sera moins tout court, puisque sans les moyens du mieux. Donc on achètera moins, donc les commerçants et les producteurs vendront moins. Donc il y aura moins de sous qui rentreront dans les caisses de l'Etat, que ce soit par la fiscalité directe ou indirecte. L' Etat aura limité ses dépenses, et par conséquent, c'est logique, bordel, limité ses rentrées. J'arrive à le comprendre, et je suis pourtant une brèle en économie.

 

Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pas la peine de se bouger. Et si on bouge, ce ne sera pas pour ça. Non, ce sera pour des traditions que, désolée, je suis horriblement condescendante comme tous les grands méchants culturés, à bien y regarder, on ne connaît pas. Parce que le sapin (aaaah, ce fameux sapin) n'est pas un symbole chrétien. Le symbole chrétien, si on en veut absolument un, c'est la crèche. Et la crèche n'est pas remplacée par un village de nains de jardin Philippe Starck. Bref, ce fut la bronca pour une mauvaise information, et basée sur une interprétation tronquée.

 

Mais la culture, ça ne rapporte pas 1000 balles de plus. Ou alors occasionnellement, dans un jeu télé. La culture, ça ne sert à rien. Sauf peut-être à apprendre à faire la part des choses. Sauf peut-être à faire des liens entre les informations, à remettre les choses dans leur contexte. Sauf peut-être à ne pas se contenter des solutions simplistes alors que le monde est compliqué. La culture sert sans doute à être moins effrayé devant la complexité du réel. Ce qui n'empêche pas, par contre, de s'en émouvoir, de s'en indigner, de s'en révolter.

 

Parce que, en fait, la meilleure façon de sauver sa culture et ses traditions, ne serait-ce pas d'abord de s'y intéresser, de bien les connaître?

 

 

 

Ou peut-être que je ne comprends rien...

 

 

 

Virginie Godet, endolorie et dubitative.

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 13:58

Ou: le sens des priorités.

 

Ainsi donc, le sapin de la Grand-Place de Bruxelles sera remplacé par une sculpture de lumière en forme de sapin. Donc par un sapin artificiel. Un peu comme dans beaucoup de familles dans les années 1970-1980, en somme. Quand il  y avait des sapins blancs, bleus, roses avec des paillettes, voire carrément en fibres optiques avec de la lumière au bout des branches. C'était moche, c'était kitsch, ça allait comme un gant avec les papiers peints brun et orange. C'étaient les années '70. Et personne, personne, personne n'avait fait de pétition. On n'a même pas envoyé la police du mauvais goût (pourtant, on aurait pu).

 

 

Donc, le sapin est remplacé par un sapin. Un faux qui "lume". Et c'est la bronca. Et là, je ne comprends pas. Parce qu'il y a en ce moment des raisons bien plus importantes de s'indigner, de se révolter, de pétitionner à tour de bras et de descendre dans la rue. Des raisons qui touchent ou toucheront tout le monde, et pour ça, ça ne bouge pas des masses. Un peu d'esprit critique, un peu de réflexion, bordel de nom de djeû!

 

 

Non, le remplacement du sapin n'est pas "rien que la faute des vilains musulmans". La plupart des musulmans vivant en Belgique n'en a rien à cirer, du sapin. Je suis même certaine qu'il y en a plein qui vont faire un tour sur le marché de Noël, parce que les illuminations sont belles, parce qu'on peut boire un bon chocolat chaud, pour plein de raisons. Par contre, l'extrême-droite a toutes les raisons de vous faire croire le contraire. Et pendant que vous vous excitez sur ces fausses nouvelles, sans doute avec bonne foi, vous zappez tout le reste.

 

 

Des milliers d'emplois perdus en quelques semaines? On s'en tape, il faut sauver nos traditions!

Des milliers de faillites dans les PME? On s'en tape, il faut sauver nos traditions!

Dégressivité des allocations de chômage? On s'en tape, il faut sauver nos traditions!

Explosion du nombre des bénéficiaires des CPAS? On s'en tape, il faut sauver nos traditions!

Nouvelle recapitalisation de Dexia? On s'en tape, il faut sauver nos traditions!

Budgets d'austérité dans toute l'Europe? On s'en tape, il faut sauver nos traditions!

 

 

Sauf que ces traditions ne sont pas menacées. Notre modèle social, oui. Les vies de milliers de personnes, oui. Des personnes qui n'auront plus grand chose à mettre sous le sapin, vrai ou faux. Qui essayeront de boucler leurs fins de mois, déjà difficiles. Pour moi, elles sont là, les priorités. Sans parler de l'esprit critique, qui devrait aussi être une tradition à ne pas mettre en péril. Ou est-il déjà complètement foutu?

 

 

Alors, ce mercredi, j'irai manifester, pour sauver nos CONQUIS sociaux. Parce que nous avons eu, aussi, une tradition de luttes pour un mieux-être. Des luttes qui étaient collectives, qui dépassaient la défense des intérêts personnels. Je défendrai mes traditions. Pour moi, pour elles et eux, pour tous. Pour aussi ne pas laisser la place à ces gens qui jouent avec vos émotions et vous détournent de l'essentiel. De ce qui est grave et important. Qui mentent éhontément et manipulent les sentiments.

 

 

Parce que, à Bruxelles comme dans des tas de familles, tout ce qui s'est passé, c'est qu'on a remplacé un sapin en vrai bois par un sapin artificiel. Ce n'est ni plus ni moins qu'un non-événement.

 

 

 

Virginie Godet,

 

Qui sera place Saint Paul ce mercredi 14 à 10h, puis à 14h devant l'Onem, avec les sorcières  de Ginger, pour dénoncer la nouvelle inquisition.

 

Pour une vision complémentaire de l'affaire: http://annelowenthal.wordpress.com/2012/11/11/cest-officiel-le-sapin-de-noel-de-bruxelles-est-plante-dans-un-bac-a-sable/

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 11:52

Avec un peu recul, ou plutôt avec le nez sorti du guidon, je prends le temps de revenir sur quelque chose qui m'a énervée pendant la campagne des communales. Quelque chose qui m'énervait déjà avant, en fait.

 

 

Cette année, peut-être plus que d'autres, ou y ai-je fait plus attention parce que j'étais partie prenante dans cette grande affaire, il fallait à tout prix prouver qu'on faisait partie du vrai peuple. Parce qu'en faire partie, c'était, par conséquent ne pas le mépriser. D'abord, je reste toujours perplexe devant cette notion de vrai peuple. A partir de quand on n'en fait plus partie? C'est quoi les conditions pour adhérer? Je n'en sais rien. A priori, c'est une étiquette qu'on vous colle ou pas, ce n'est pas vous qui décidez.

 

 

Donc, il était de bon ton d'afficher son pédigrée, ce que je déteste, et  de justifier le tout à grands renforts de citations de Bourdieu (grand intellectuel, grand penseur s'il en est). Montrer que ceux d'en face, ou que d'autres sur la même liste,  font partie des "Héritiers", ou que l'on en fait pas partie. Mais voilà, qu'est-ce qui se passe quand on est à la marge de la courbe de Gauss (celle qui dit que la majorité fait la norme)? Que faire quand on ne rentre pas dans les cases?

 

 

Vraiment, c'est une chose qui m'a posé, sinon des problèmes, du moins des questions. Quelle est donc ma place dans cette gauche qui balance des anathèmes à grands coups de "reproduction sociale"? Fille-prétexte d'une mésalliance (venant de milieux très différents, mes parents m'ont conçue pour pouvoir s'épouser), bâtarde issue de la mixité sociale dans l'enseignement officiel, je ne rentre pas dans les cases, dans ces petites boîtes bien confortables où l'on se sent vraisemblablement à l'aise. A l'aise de savoir qui l'on est, d'où l'on vient. A l'aise dans la lutte des classes, puisqu'on sait qu'on est dans son bon droit et que le vilain, c'est l'autre.

 

 

Pierre Bourdieu, avec tout le respect que je te dois, tu es mon pire cauchemar. Tu sais, ce genre de rêve dont on sort transpirant et le coeur battant, parce qu'on vient de tomber dans un trou sans fond, dans un vide qui semble n'avoir jamais de fin. Pire qu'un bête cul entre deux chaises, c'est le néant. Ou le tiraillement. Ou le paradoxe.  Au sein même de sa propre famille, des SES propres familles, être toujours considéré comme faisant partie de l'autre camp, ne jamais satisfaire.

 

 

Un bel exemple, mais un seul parmi tant d'autres, est la question des études. Soit j'en ai fait trop, soit pas assez. Universitaire comme quasi tout le monde dans ma famille maternelle, je suis la première dans ma famille paternelle. Tous se rejoignent pour dire que la fac de Lettres, c'est n'importe quoi et ça ne sert à rien. Moi je finis par me demander si le choix de l'Histoire ne relève pas de la psychanalyse: épineuse question des origines. Quand je  sais d'où je viens-je, je sais où je cours-je. Dois-je donc conclure que venant de partout, il serait cohérent que je n'aille nulle part. L'ascenseur social est bloqué entre deux étages et ne sait plus trop bien s'il doit monter ou descendre.

 

 

Dans quel état j'erre? Les Héritiers, j'en fais partie, et je n'en fais pas partie. Alors, qu'est-ce que je dois reproduire? Qu'est-ce que je ne dois pas reproduire? Est-ce un handicap de ne pas rentrer dans les cases, ou une chance? Le risque de n'être à sa place nulle part, ou la chance d'être à sa place partout? S'il est logique de considérer que notre milieu conditionne nos opinions et notre mode de pensée, serait-il alors normal que, venant de rien et  de tout, je sois en perpétuel questionnement, en perpétuel doute, que je me méfie des certitudes -voire que j'en aie peur? Que je recherche sans cesse un point d'équilibre entre ces deux pôles qui m'attirent et me rejettent à la fois? Une forme de conciliation. De réconciliation...

 

Ils ont bien de la chance, ceux qui, à grands renforts de Bourdieu, pouvaient attester et prouver d'où ils venaient. C'est tellement plus facile à vivre. C'est tellement rassurant. Pas de numéro de funambule, sans filet, sans filin, à 1000 mètres au-dessus du vide. Ce doit être confortable de savoir d'où l'on vient. Moi, je viens de partout, je ne suis de nulle part, et je dois encore me créer.

 

 

Dans la question et dans le doute.

 

 

 

 

Virginie Godet (la masturbation intellectuelle ne rend pas sourd, et mon nombril est très bien).

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31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 08:59

Parce que, moi, ça fait plus de 10 ans que je m'attends à ce que ça pète à tout moment. Et ça fait plus de 10 ans que je me demande ce qu'on attend.

 

 

Dans deux semaines, il y aura 10 ans que j'ai participé à mon premier forum social. C'était à Florence, il faisait un peu froid dans les salles de réunions et dans les rues, il faisait chaud dans les coeurs et dans les têtes. Une autre Europe, un autre monde étaient possibles. On allait tout changer par la force de nos convictions, par la pertinence de nos analyses. On allait convaincre les gens qu'il était temps d'envoyer bouler un système qui allait droit dans le mur, et réinventer un mieux pour tous et chacun, parce que tous et chacun étaient importants et valaient mieux que ça. Et, pour rappel, cette année-là, on était un million dans la rue, dans les rues d'une ville pas plus grande que Namur (eh non, Florence, c'est pas grand).

 

 

Bon, maintenant, on l'a, la gueule dans le mur. Et les Alters sont passés de mode. Pourtant, je vous jure, ils ne sont pas morts. D'ailleurs, main dans la main avec les Indignés, ils sont en passe de redevenir le fin du fin du chic. Parce que le vintage, madame, c'est top classe. Il est ressorti de l'armoire, mon bonnet péruvien! Et puis mes bonnes vieilles Dr Martens, pour recommencer à user les pavés, comme du temps des grèves étudiantes, comme du temps des forums sociaux. Ce n'est pas parce que les médias nous ont enterrés que nous avons disparu.

 

 

J'ai envie, ça me travaille les tripes, de retrouver la rue et l'action au-delà de l'écriture. Même si écrire, envoyer ses pensées aux 4 vents de la toile, c'est déjà être un grain de sable dans les rouages du système. C'est déjà ça, mais ça ne me suffit plus, ça ne suffit plus. Parce que dans un article écrit il y a un an (Moi aussi, j'en ai marre de bosser pour des assistés... ), j'avais déjà presque tout dit. Seuls les chiffres ont changé, en pire: ce sont désormais 1.400.000 sans-emploi qu'il faut faire  rentrer dans les 70.000 offres disponibles. Qui peuvent penser à créer leur propre emploi, mais comment? Ce ne sera possible que pour une minorité, et pendant combien de temps? Pour les petits indépendants, les PME, les TPE, les temps aussi sont durs. On est tous dans la même merde, il serait temps de s'en rendre compte, au lieu de se diviser et de rejeter la responsabilité sur ceux qui subissent encore plus.

 

 

A ce moment de ce billet, je me rends compte que d'aucuns pourraient me reprocher d'avoir choisi la voie politique. D'être au bout du compte une larbine du système. Or, ce n'est pas le cas, et je ne me sens même pas schizo. Les grains de sable doivent pouvoir entrer dans la machine. Je suis une militante associative, et une militante politique. Pour moi, c'est nécessaire. Nécessaire d'avoir deux chaises pour mon gros cul. D'être dedans en gardant une distance et un regard critique. D'agiter la mare. Et pour agiter la mare, pas le choix, il faut plonger.

 

 

Donc, de la même façon, je ne vais pas lâcher mon bout de toile. Parce que je considère, peut-être de façon très orgueilleuse, que ce que j'écris peut avoir un petit effet, fût-il infime, ne ferait-il bouger les lignes que d'un micron. Mais je ne veux plus me contenter d'occuper un recoin de blogosphère, et retourner dans la rue. Pour ajouter un point dans la masse. Parce que la masse, maintenant, a plus que jamais besoin d'être visible, de se montrer, de faire du bruit pour bouleverser les certitudes et réveiller les endormis.

 

 

Parce qu'il est temps que ça pète, parce qu'on est déjà la gueule dans le mur, je retourne à mes premières amours, à mes fondamentaux.  Je transforme mes colères en actes de résistance, je ne suis plus seule devant mon écran. Retour à la rue, retour aux pavés. Je vis, je pense, je hurle. Je construis.

 

 

 

Virginie Godet. (Rendez-vous à Liège le 14 novembre)

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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 10:34

Et ne vous attendez pas trop à ce que le sort vous soit favorable.

 

Encore des nouvelles de fermetures d'entreprises. Hier, Ford Genk, 4300 personnes (5000 de plus si on compte les emplois dérivés) sur le carreau. Aujourd'hui, Duferco, 600 personnes. Plus toutes les fermetures dont on parle moins, dont on ne parle pas. La cohorte des chômeurs enfle. Des emplois, il y en a de moins en moins.

 

Je voudrais ne pas être catastrophiste. Je suis d'ailleurs surtout catastrophée. Les gros licencient à tour de bras pendant que les PME et TPE n'ont pas les moyens d'engager. Vous savez, ces petites structures censément plus faciles à gérer, où pourraient même s'installer un climat de confiance, des rapports humains, des emplois locaux et non-délocalisables. Bon d'accord, j'angélise; des patrons de PME qui se comportent en tyranneaux de basse-cour, ça existe aussi.

 

Donc des milliers de personnes vont rejoindre les rangs des demandeurs d'emplois. Et vont à plus ou moins court terme (en fait, de plus en plus court) connaître les joies de cette expérience de Milgram géante qu'est la procédure d'activation. Dans le siège de celui qu'on électrocute, évidemment.

 

Si je parle de l'expérience de Milgram, c'est que je me demande quel processus est en route dans la tête des activateurs. Des activés, pour la grosse majorité, je sais: le stress, l'impression de ne jamais en faire assez, la perte de l'estime de soi, la déprime comme une bouillasse noire qui vous ronge la cervelle et vous empoisonne à petit feu. L'impression de n'être plus rien, puisque qui vous êtes, c'est ce que vous faites, pas votre paysage intérieur, pas ce qu'il y a de meilleur en vous.

 

Avec les nouvelles normes en vigueur (à partir du premier novembre au bureau de l'Onem près de chez toi), on doit s'attendre à une augmentation de la décharge électrique. Vraiment, ça va chier. Ce ne sera jamais assez bien, jamais suffisant. Et il ne faudra pas espérer un brin d'humanité ou de compassion. Parce qu'une autorité légitime les activateurs, conditionnés à voir en vous, non des êtres humains qui font ce qu'ils peuvent dans les conditions qu'on connaît, mais des parasites, des nuisibles, des personnes à éliminer. Au mieux, des statistiques et des variables d'ajustement.

 

Et qu'on ne vienne pas me dire que ce n'est pas vrai! Je ne peux accepter l'idée que le comportement de personnes qui, si ça se trouve, hors de ce cadre, sont tout à fait agréables à fréquenter, n'est pas encouragé. La pusillanimité, la soumission volontaire à une autorité, la compromission et le syndrome du petit chef sont des choses trop humaines, et trop facilement renforcées pour qu'il n'en soit pas ainsi. Et désolée s'il y en a que ça choque de lire ces lignes: je finis par ne voir dans les activateurs que des clones des personnages de De Funès: rampant devant les forts et écrasant les faibles, les écrasant avec d'autant plus de vigueur qu'ils auront un susucre à la fin. Il y a un chiffre à atteindre à la fin de chaque mois.

 

Bienvenue aux Onem Games, le sort puisse t'être favorable. Si tu en sors vainqueur cette fois, la prochaine, on t'en demandera encore plus. Tu ne dois plus vivre, tu ne dois plus sourire, tu dois t'effacer et demander pardon d'exister.Tu dois être prêt à tuer ton voisin, à renoncer à ta dignité, à accepter n'importe quoi. Ne t'attends pas à être félicité de chercher un travail qui te permettrait de te sentir à ta place et d'offrir le meilleur de toi-même à la société. Le meilleur de toi même, on s'en fout. Tu dois sortir des statistiques, un point, c'est tout. S'il le faut, on t'en fera sortir par la trappe.

 

 

Virginie Godet.

 

 

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 09:09

Ou: "Si toi aussi tu es contre la misère, accroche un chiffon blanc à ta fenêtre".

 

Euh, certes. Eh bien je n'en accrocherai pas. D'abord parce que le symbole est paradoxal: on prend comme signe d'espoir un signe de reddition. On dit: "Je suis contre la misère et je capitule". Et je refuse de capituler.

 

Ensuite, parce que c'est se donner bonne conscience à bon compte. Tout le monde ne se sent pas une âme de combattant, tout le monde ne se sent pas la force d'affronter la réalité, de se la prendre dans la gueule. Mais chacune, chacun peut poser des actes bien plus utiles que d'accrocher son petit chiffon à sa fenêtre. Trois biesses paquets de pâtes aux Restos du Coeur, ça vaut tous les chiffons aux fenêtres.

 

Et puis ça m'écoeure que l'appel vienne de Maggie de Block, ça m'écoeure que l'appel vienne d'elle et de tout un gouvernement qui, pour "rassurer les marchés", reconquérir son triple A, faire les yeux doux à la Commission, à l'OMC, à la Banque Mondiale, à l'OCDE, enfin, à tout ce beau petit monde, va plonger encore plus de personnes dans la misère. Ils seront contents, les chômeurs éjectés, ils seront heureux, les CPAS débordés, elles seront ravies les associations qui devront pallier aux carences, que des gens aient affiché leur chiffon blanc. Ah ça, ça leur fera une belle jambe!

 

Alors on me répondra que tout ça a avant tout une portée symbolique et que c'est l'intention qui compte. Mouais. Un symbole, ça ne se mange pas, ça ne vous soigne pas, ça ne vous donne pas un toit et des conditions de vie décentes. Un symbole, ça ne mange pas de pain, et ça donne bonne conscience. Un symbole, ça fait joli, mais ça ne change rien.

 

Dépassons le symbole et allons plus loin. Chacun, chacune selon ses disponibilités, selon ses capacités, ses sensibilités. Mais faisons-le maintenant et chaque jour. Refuser la misère une fois par an, c'est important et en même temps trop facile. C'est tous les jours qu'on peut se battre, à la kalash, au sabre ou au lance-pierre. En donnant un peu de son temps, ou un peu de ce qu'on a. En occupant le champ politique aussi.

 

Quand il fera froid, quand une fois de plus les places manqueront dans les structures d'accueil, quand la file se fera longue devant une soupe populaire qu'il faudra bien accepter dans notre putain d'espace public, même si ça fait désordre, parce qu'elle sera urgente et nécessaire, il sera une fois de plus trop tard. Comme il est chaque année trop tard. Et on hurlera au scandale, et on s'apitoiera sur ce qu'on avait sous les yeux chaque jour sans vouloir le voir.

 

La misère se refuse ici, maintenant, chaque jour. Avec ou sans symbole. Mais surtout pas avec un drapeau blanc.

 

 

 

Virginie Godet (qui n'est plus un numéro).

 

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 08:38

Voilà, tout à une fin - sauf le boudin qui en a deux, pouf, pouf.

 

Lundi, ce sera la retour à la normale: moins de réunions, moins de sorties, moins de linge qui s'entasse dans la pile "à repasser". Et tout ce moins fera comme un grand vide: c'est qu'on s'y habitue à battre le pavé, courir les assemblées, se faire manger les mains par des boîtes aux lettres.

 

A moins que lundi, tout ne commence. Mais ça, ça ne dépend pas de moi. Je croise des doigts, les orteils, je pense positif. Alea non nunc jacta est: reste la dernière ligne droite, le grand sprint, les quelques derniers jours. On se couchera quand on sera morts.

 

Alors, pour ce dernier billet du journal de campagne (uniquement du journal de campagne, vous n'êtes pas encore débarassés de moi, les gens), je vais résumer les grands points qui me tiennent à coeur, petites et grandes choses que j'ai envie de faire. Comme ça, vous verrez bien si la case 1/13 vous tente. Et je vous les donne en vrac, parce que tout est important.

 

Pour ce qui est de l'égalité entre les femmes et les hommes, j'espère que vous êtes de ceux qui ont lu ce blog ces dernières semaines: je me suis longuement penchée sur le sujet. L'égalité, c'est mon truc. Je gendermainstream à tout va, ce qui signifie que toute décision politique sera analysée de mon oeil scrutateur, et gare aux fesses des décideurs si une des parties risque d'être lésée. Parce que je ne suis pas du genre qu'on arrive à faire taire (au cas où vous n'auriez pas remarqué).

La participation citoyenne, autre point important, voire crucial. Être citoyen ne se résume pas à glisser un bulletin dans une urne à intervalles réguliers. Le droit d'interpellation au conseil, les consultations, le contrôle du travail des élus ne doivent pas être de vains mots. Si je passe, vous avez le droit de venir m'engueuler si vous n'êtes pas contents. Et de dire quand vous êtes contents aussi: ça fait toujours plaisir. Dans ma vision des choses, un élu est en permanence sur un siège éjectable, surtout s'il n'est pas à l'écoute, s'il ne prend pas en compte les besoins des habitants, des citoyens. Donc, un échevinat de la participation, des mairies de quartier qui deviennent de vraies maisons de quartier, de l'information, de la consultation régulière. Et si vous habitez Grivegnée: vous avez mon adresse. Sonnez, ça ne mange pas de pain.

 

L'accès à la culture et le droit à la fête, sans laquelle Liège serait un peu moins Liège. Je refuse que ma ville devienne une ville morte. Il nous faut des structures de toutes tailles, pour que puissent s'exprimer toutes les formes de création, pour que les milieux se mélangent, pour que les idées foisonnent. Il nous faut des partenariats entre les écoles et le milieu culturel, parce que l'ouverture d'esprit, la curiosité, ça se cultive dès le plus jeune âge. Pour que plus personne ne se dise: "ce n'est pas pour moi". Ouvrir son esprit au monde et à l'autre, à la nouveauté et à un passé riche d'enseignement est une source d'émerveillement perpétuel. Et pour que la fête se déroule dans des conditions les meilleures possibles, une vraie salle de guindailles adaptable en salle de concerts, un service de médiation entre les acteurs culturels et les riverains des espaces de fête et de création, un service de bus de nuits sont absolument nécessaires.

 

Le sport, pour se bouger et apprendre à vivre ensemble. Les infrastrctures doivent se trouver au coeur des quartiers, être accessibles à toutes et tous, au plus près de chacune, chacun. En terme de politiques sportives personnes ne doit rester sur le carreau, et toutes, tous doivent pouvoir pratiquer le sport de leur choix, sans que les moyens financiers ne soient un obstacle. Chèques-sports, location ou prêt de matériel, réfection des infrastructures (des douches qui fonctionnent, des bâtiments énergétiquement efficaces). On n'a pas eu de centre pour les élites: favorisons le sport pour tous dans l'esprit Tatane: joyeux et durable, le beau geste et le fair-play comme point central.

 

Je ne voudrais rien oublier, sans pour autant faire trop long: vous savez, si vous me lisez, que la solidarité entre les personnes est aussi un point important pour moi. Que je considère que la pauvreté n'est pas quelque chose qu'on doit cacher, mais affronter au jour le jour. Que des dispositifs doivent être mis en place pour sortir les gens de la mouise dans laquelle ils sont. Ce sera difficile dans les conditions économiques que nous vivons. Difficile pour les décideurs, mais encore plus difficile pour les personnes touchées de plein fouet par la crise. Je n'ai pas de solution toute faite. C'est en concertation et en collaboration avec les associations qui sont chaque jour sur le terrain que les décisions doivent être prises. C'est le travail du CPAS qu'il faudra réorganiser pour atteindre une plus grande efficacité, mais aussi une plus grande humanité au service des bénéficiaires.

 

Bref, pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore, les élus auront du pain sur la planche dans les 6 ans à venir, et encore au-delà. Et oui, le travail de campagne m'a donné de plus en plus envie d'en faire partie. Pas pour me faire mousser. Pas pour des privilèges. Parce que je vois la taille du chantier et que je veux aussi porter mon écot de ciment et de briques. Sortir ma truelle pour renforcer la cohésion sociale qui se fissure. Apporter ma petite pierre à l'édifice d'une société comme je la rêve: une société du collectif qui porte l'individu, de l'individu au service du collectif. Une société de l'interdépendance et de la co-responsabilité. Ici, maintenant, avec tous et chacun, et avec ceux qui nous suivront. Avec vous.

 

Alors voilà, si vous adhérez à mon projet, c'est case 1/13. Sinon, votez en votre âme et conscience pour le projet qui vous semble le meilleur. Mais restez critiques, et n'oubliez pas que la démocratie ne se limite pas à un bulletin dans une urne. Tout élu doit en permanence se sentir sur un siège éjectable.

Virginie Godet.

 

Post-Scriptum: les temps étant au calembour et au slogan nul, comme c'est la fin, je peux me lâcher: Le boudin de Liège, y'a que ça de vrai, il est temps de prendre un Godet! (aaaah, je me sens soulagée tout à coup)

 

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 14:36

Fallait bien que ça arrive: ceci est un caca nerveux.

 

Je suis vexée à mort. Voilou!

 

Pas que je me prenne pour Miss Monde, ça va, je ne suis pas myope (plutôt astigmate).

 

Qu'est-ce que c'est que ce concours à la con des plus belles candidates?  Purééééée, c'est d'un constructif! Dites, on aurait voulu participer à un concours de Miss, on s'y serait inscrites, hein!

 

Enfin, bon, je vais parler pour moi: merci, merci, merci! Vraiment, merci! On se casse le cul pendant des mois à bosser sur un programme, on va à la rencontre des gens, on explique nos projets, on fait une vidéo bien (pas tordue, pas décalée-qui-fait-plouf). Résultat des courses: "Les candidates Écolo, elles sont paaaaas belles". Groumf.

 

Il serait temps de dépasser ce genre de considérations, non? Une candidate, une militante, c'est une femme impliquée dans un parti, qui porte un projet, qui a des choses à dire. Qu'elle soit belle ou pas. Qu'elle corresponde aux canons en vigueur, ou pas. Qu'elle soit photogénique, ou pas. Ce n'est pas ça qui compte, ou devrait compter.

 

Qui plus est, on renforce les stéréotypes de genre, les rôles impartis socialement: les femmes ont le devoir d'être décoratives. Compétentes, ça passe après. Encore que si elles sont trop décoratives, elles sont soupçonnées de ne pas être compétentes. Faudrait savoir... En fait, non, je ne veux pas savoir. Je veux que la parité des listes permette à chacune, chacun, de montrer de quoi elle-il est capable, ce qu'elle-il a dans les tripes, en tant qu'individu de l'espèce humaine. En tant que personne engagée. Moche ou canon, dans le fond, on s'en fout, non?

 

Mais, mais, je veux bien reconnaître, parce qu'on a beau déconstruire les stéréotypes, avoir conscience de leur existence, on a baigné dedans depuis sa tendre enfance, oui, je veux bien reconnaitre que ça m'a profondément vexée. Non que je m'attende à ce qu'on reste pantois devant ma bouleversante plastique (ne rêvons pas). Mais bon, se prendre dans la gueule qu'on n'est pas top, ben non, ça ne fait pas plaisir, même quand on pense qu'on est tout autre chose qu'un physique.

 

 

Virginie Godet (13 énervée)

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 13:34

Hop, hop, je reprends mon bâton de pèlerine pour détailler le programme genre d'Ecolo pour Liège. Et voilà que je prononce le gros mot: sécurité.

 

Sécurité, ça sonne "de droite", ça sent les caméras de surveillance et la répression à toutes berzingues. Sécurité, c'est caca. Sauf que vouloir profiter en toute liberté de l'espace public dépend aussi, et du sentiment d'insécurité ou de sécurité, et de l'insécurité réelle. Et qu'on peut, avant de réprimer, prévoir. Aménager l'espace public et prendre les devants.

 

Mettons tout de suite les choses à plat: le premier lieu d'insécurité pour les femmes n'est pas l'espace public, mais leur domicile. La plupart des agressions physiques, sexuelles sont le fait d'un proche, dans un cadre dans lequel, en théorie, on devrait se sentir tout à fait à l'aise, pas menacée pour un sou. Les violences entre partenaires sont d'ailleurs  à Liège la première cause d'intervention de la police locale. Des dispositifs sont déjà mis en place, mais demandent à être améliorés et renforcés. Les formations aux questions de genre qui ont été proposées aux agents doivent être étendues, ne serait-ce que , déjà, pour améliorer l'accueil des victimes. Et puis il y a tout un éventail de dispositions à prendre pour faciliter le relogement des victimes, leur intégration sur le marché du travail, un soutien psychologique à long terme... Le tout en concertation avec les associations qui s'en occupent au jour le jour.

 

La tolérance zéro pour les auteurs de violences entre partenaires semblait être une chose établie. Cependant, il y a comme un relâchement qui se constate dans les faits, sur le terrain... Or, dans ce cadre, aucun coup de mou n'a à être toléré. *La prochaine phrase n'engage que moi* Pas de pitié pour ces gnouks!

 

Mais nous voulons mettre aussi l'accent sur l'appropriation de l'espace public par les femmes. Combien d'entre nous se sentent en insécurité dans la rue, que ce sentiment soit fondé ou non? Combien évitent certains quartiers, ne sortent plus seules le soir, à tort ou à raison? La rue est aussi à nous, bon sang!

 

Une initiative à privilégier dans le cadre de la lutte contre le sentiment d'insécurité est celle des marches exploratoires, qui permettent à des groupes-témoins de visiter leur quartier, de jour et de nuit, et de pointer les éléments à la base de ce sentiment. Mobilier urbain délabré, saleté, mauvais éclairage sont souvent dénoncés.Par la suite, des recommandations sont relayées auprès des élus.

 

A l'heure actuelle, avec le soutien de la Commission Consultative Femmes et Ville, des marches ont été organisées dans les quartiers visés par le Plan Fédéral des Grandes Villes. Fort bien, c'est déjà ça, mais faut-il croire que tout va bien dans le meilleur des mondes dans les autres quartiers? Non, bien entendu. La remise sur pied d'un échevinat de la participation et la transformation des mairies de quartiers en véritables maisons de quartiers permettrait de généraliser la dynamique des marches exploratoires. Ou, en attendant, on peut envisager des collaborations avec les comités d'habitants. Et il serait fait appel à l'expertise des associations féministes.

 

Autre point, que j'ai déjà soulevé concernant les maisons de jeunes, c'est le développement de cours d'autodéfense (émotionnelle, verbale, physique) , également dans les maisons de quartiers. Il ne s'agit pas de lâcher dans les rues des bataillons d'amazones vengeresses, mais d'apprendre ensemble à être plus sûre de soi, apprendre à dire non fermement, à poser ses limites avec force et conviction (voir ici: Harcèlement de rue: faudrait qu'on s'excuse, en plus? ), à se respecter soi-même pour se faire mieux respecter. Les stratégies mises en place permettent d'éviter le plus possible d'avoir recours à la défense physique, bien que celle-ci reste indispensable. Applicables dans l'espace public, elles peuvent s'avérer également utiles dans le cadre privé.

 

Vous voyez, dans ces propositions, les femmes sont vues comme actrices de leur sécurité. Être actrice de sa propre vie, de sa propre ville, c'est une des bases de l'empowerment. Pour que les femmes "marchent sur leurs deux pieds"(cf. Aretha Franklin et Annie Lennox)

 

 

 

 

 

 

Virginie Godet (13, on a dit!)

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